L'alamanachronique du 11 janvier
Hello les blogos ! L'émoi est tas hissable ma blogose !
L'indispensable au petit matin ne se résume pas seulement à ce petit café providentiel qui réveille suavement les papilles, fusse-t-il incontournable. Encore faut-il regarder par la fenêtre.
Un corbeau tournoie au-dessus des hautes cîmes des chênes millénaires. A gauche du bosquet, non loin de la ferme de Jules, le vieux bus abandonné continue sa lente décrépitude. Comme un chalutier immergé, il offre un gîte à bon nombre d'animaux et d'insectes de toutes sortes. Au rouge-gorge, un toit; au mulot, un abri; au scolopendre, un parc d'attraction et au chasseur sous la pluie, une chapelle bénie. Les feuilles pourrissent, les bourgeons patientent. -"Et moi donc !" rétorque la vierge de la ferme de la Traouquente, non loin de la gourgue asséchée.
Vénérables fenêtres ! Et non moins enchantée province ! A ce propos, dans ma fidèle traque à l'incroyable esprit de dénigrement dont parfois le citadin fait preuve à l'endroit de cette province tant décriée, je me dois d'épingler ce trublion antipathique Elie Cohen, un économiste oiseux dont l'intumescente faconde m'incoïte le derche !
Lors d'un débat sur la montée des prix du baril de pétrole et des conséquences dramatiques attendues, ce cher emphatique, pour signifier un changement radical dans nos habitudes de déplacement à l'aide de nos automobiles polluantes, et ce en province, précisait qu'il était temps que les choses changeassent. Tout infatué qu'il était par tant de certitude enthousiaste, ce bon prédicateur explicitait ce changement en ces termes :"...tous ceux qui dans leurs pavillons prennent leurs voitures pour se rendre au boulot, vont devoir changer leurs habitudes et se rapprocher des villes. C'est un fait."
Mon cher Cohen, très cher Cohen. Au-delà du débat de fond où un économiste de votre talent aura toujours le dernier mot, celui du réalisme cynique et cru, sachez que la province ne se résume pas à quelques pavillons de banlieues résidentielles. Je vous le concède, le terme pavillon fleure bon la campagne bourgeoise, la maison de maître "acoquinée" de son pavillon de chasse, voire le célèbre pavillon de Flore ou celui des Tuileries. Certes ! Mais sachez ô mystérieux déphasé qu'en province, en dehors des club-houses, l'on trouve des fermes avec des étables qui puent où des paysans qui daubent coupent sans broncher la tête des canards pour leur becqueter la sanquette ! Si si ! C'est une horreur ! Il y a même des masures qui ne sont même pas villas si éloignées de toute vie citadine, qu'on est en droit de se demander si les gueux qui y habitent ne sont pas anthropophages sur les bords et s'ils ne voteraient pas, horreur, encore à gauche, alors que franchement ! Je connais également un fou pacoulin, sale et miséreux, qui saurait lire entre les lignes et qui connaîtrait Montherlant ! Je n'en suis pas sûr mais j'ai des doutes ! Il faut dire qu'il habite une yourte et j'ai très peu d'accointances avec des indiens Kirghizes ! Je vous le dis, c'est l'enfer ! Ca grouille de partout !
Ah la province ! Et tous ces fous !
Mais rassurez-vous, cher Cohen, grâce aux efforts maniaques de l'Europe et de la réalpolitik, bientôt la province deviendra enfin ce fameux trou du cul hexagonal que beaucoup aiment titiller !
Alors on pourra m'enterrer en ville !
Ouf !
L'indispensable au petit matin ne se résume pas seulement à ce petit café providentiel qui réveille suavement les papilles, fusse-t-il incontournable. Encore faut-il regarder par la fenêtre.
Un corbeau tournoie au-dessus des hautes cîmes des chênes millénaires. A gauche du bosquet, non loin de la ferme de Jules, le vieux bus abandonné continue sa lente décrépitude. Comme un chalutier immergé, il offre un gîte à bon nombre d'animaux et d'insectes de toutes sortes. Au rouge-gorge, un toit; au mulot, un abri; au scolopendre, un parc d'attraction et au chasseur sous la pluie, une chapelle bénie. Les feuilles pourrissent, les bourgeons patientent. -"Et moi donc !" rétorque la vierge de la ferme de la Traouquente, non loin de la gourgue asséchée.
Vénérables fenêtres ! Et non moins enchantée province ! A ce propos, dans ma fidèle traque à l'incroyable esprit de dénigrement dont parfois le citadin fait preuve à l'endroit de cette province tant décriée, je me dois d'épingler ce trublion antipathique Elie Cohen, un économiste oiseux dont l'intumescente faconde m'incoïte le derche !
Lors d'un débat sur la montée des prix du baril de pétrole et des conséquences dramatiques attendues, ce cher emphatique, pour signifier un changement radical dans nos habitudes de déplacement à l'aide de nos automobiles polluantes, et ce en province, précisait qu'il était temps que les choses changeassent. Tout infatué qu'il était par tant de certitude enthousiaste, ce bon prédicateur explicitait ce changement en ces termes :"...tous ceux qui dans leurs pavillons prennent leurs voitures pour se rendre au boulot, vont devoir changer leurs habitudes et se rapprocher des villes. C'est un fait."
Mon cher Cohen, très cher Cohen. Au-delà du débat de fond où un économiste de votre talent aura toujours le dernier mot, celui du réalisme cynique et cru, sachez que la province ne se résume pas à quelques pavillons de banlieues résidentielles. Je vous le concède, le terme pavillon fleure bon la campagne bourgeoise, la maison de maître "acoquinée" de son pavillon de chasse, voire le célèbre pavillon de Flore ou celui des Tuileries. Certes ! Mais sachez ô mystérieux déphasé qu'en province, en dehors des club-houses, l'on trouve des fermes avec des étables qui puent où des paysans qui daubent coupent sans broncher la tête des canards pour leur becqueter la sanquette ! Si si ! C'est une horreur ! Il y a même des masures qui ne sont même pas villas si éloignées de toute vie citadine, qu'on est en droit de se demander si les gueux qui y habitent ne sont pas anthropophages sur les bords et s'ils ne voteraient pas, horreur, encore à gauche, alors que franchement ! Je connais également un fou pacoulin, sale et miséreux, qui saurait lire entre les lignes et qui connaîtrait Montherlant ! Je n'en suis pas sûr mais j'ai des doutes ! Il faut dire qu'il habite une yourte et j'ai très peu d'accointances avec des indiens Kirghizes ! Je vous le dis, c'est l'enfer ! Ca grouille de partout !
Ah la province ! Et tous ces fous !
Mais rassurez-vous, cher Cohen, grâce aux efforts maniaques de l'Europe et de la réalpolitik, bientôt la province deviendra enfin ce fameux trou du cul hexagonal que beaucoup aiment titiller !
Alors on pourra m'enterrer en ville !
Ouf !