L'almanachronique du 6 février

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Grumph Grumph la blogose !

Imaginons l'"Homo-Sapiens" à l'entrée de la caverne primitive assis, au soir tombant, sur un rocher plat. La journée de chasses et de batailles fut longue et dure. Pendant que la femme, heureux temps, dépouille les bêtes, en lui s'apaise lentement l'exaltation des muscles tendus que gagne une lourde fatigue et, seul, veille encore le frémissement des nerfs attentifs que des réflexes rapides ont tout le jour zébré d'éclairs.
L'homme, une fois encore selon l'habitude quotidienne et une indéniable fainéantise de la femelle, a risqué sa peau et gagné sa vie. Cette nuit lui est donnée pour un sursis nouveau jusqu'au jour de combat qui luira demain. "Il pense."
Une à une se cristallisent les images violentes de la journée. Dans le cadre des souvenirs anciens, la plupart s'inscrivent; il leur sourit. Mais en voici d'autres, cet animal inconnu et poilu qu'il n'avait jamais rencontré, ce torrent soudain dévastant, cette trombe de poussière, ce cul renfrogné de sa voisine, la bite à Dudule; à ce souvenir, l'homme hésite, s'inquiète et peine, car il n'a pas compris, et l'effort est trop rude pour que l'idée dépouillée de ses alarmes, de ses absurdités, de ses mystères, prenne place enfin dans l'harmonie intérieure, sans une longue suite de méditations profondes. Bref, il pense !
Il en chie le pauvre ! Quelle est donc ce nouveau mystère, cette nouvelle capacité ?
Mais, autour de lui, s'étend l'ombre du soir et pas encore sa femme. La main de l'homme accompagne l'effort de sa pensée qu'il veut coordonner et "comprendre". Et voilà que le symbole "Idée" s'inscrit sur le sable, sur le bloc humide de glaise, qui est comme l'intermédiaire entre le monde des idées, que l'homme sent en lui, et le monde physique de la nature. Il dessine.
Enfin il exprime son MOI intérieur. Premiers efforts de la pensée humaine. L'énergie nouvelle de l'esprit !
Sa femme, qui avait suspendu la décoration de la caverne en sang-fushia, se rapproche de l'homme :
-Mais que fais-tu mon mamouthou d'amour ?
-Ben je dessine la bite à Dudule !
Et l'homme de prendre sauvagement sa femme en levrette par souci de spiritualité expérimentale.

Publié dans Chroniques

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