L'almanachronique du 7 avril

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Tu t'enflammes la blogose !

La flamme olympique est arrivée à pied par la Chine.
Je remercie la Comtesse et son "album" pour cette introduction contrepétienne à souhait !
Ploum Ploum !
Un coucou gersois s'est posé ce matin sur mon oreiller. " Debout truffe molle ! Le monde est fou ! Regarde ce soleil branleur ! Et tu vas chouiner toute la journée ainsi ? Hein ? C'est quoi cette morosité ambiante ! Va, lève-toi et marche ! Coucou Coucou cou...couic !" Ce qu'il y a d'étonnant avec le coucou, c'est autant son chant est merveilleusement singulier, autant quand on lui tord le cou à ce con, son râle est ordinaire. Non mais !
C'est vrai quoi ! Moi je veux bien me lever pour affronter une fois de plus ce monde qui s'incline doucement vers l'amer, mais la mer est là, et Ondine a les crocs. Et comment rester de marbre et continuer à s'insurger contre les déboires enchantés, face à la beauté immuable et sereine de Dame nature ? C'est pas pour dire mais vivre en campagne est ardu, rude et malaisé.
Bon je vous fais le topo.
Le ciel est d'albâtre, froid et léger. Le vent effleure la fleur noircie de l'abricotier, le tronc noueux du vieux chêne s'effrite inexorablement et le chemin des noisetiers grimpe dans le bois tranquille. Le coucou fait coucou, le hibou fait bou, et le lapin fait pinpin dans la rondelle de la promise. Au coeur de l'efflorescence des lilas, se dresse un bloc de lierre noué autour d'une grume écornée d'un mort cerisier. La mouche péteuse virevolte en périphérie des pétioles d'un pissenlit qui brille d'un vif éclat. La nature hume. Elle respire.
Et là, ébloui par tant de beauté racée, vous viennent en échos tonitruants les vicissitudes du monde d'ailleurs, celui qui guerroie, qui bataille et qui lutte. Celui de Chine, des rives de Somalie, de Palestine, d'Afghanistan et consorts. Celui des ouvriers rincés, des traders récompensés, d'Ingrid et des censeurs grumeleux. Eh bien, croyez-moi, c'est dur ! Très dur ! C'est dur au quotidien d'entretenir la flamme de la révolte et de la rébellion ! Celle de l'insurrection et de l'indignation fervente. Du combat. Il faut alterner.
S'émouvoir tout autant d'une limace baveuse qui se dore la tranche sur une bouse en contemplant le nimbus, et garder toujours en éveil l'insoumission envers le conformisme latent des cyniques de la cause vénale. Mais c'est dur ! Et, pauvre de moi, je préfère m'émouvoir plus souvent que m'écoeurer tout le temps.
Alors quoi ? Que faire ?
Et le coucou de revenir à la charge. " Tu m'as tué truffe bien molle ! Te voilà bien tranquille désormais ?! Hein ? Ah Ah ! Tu te dis ému par cette nature et tu m'élimines d'un coup de doigt assassin ! Quel beau paradoxe ! Va, couche-toi et rampe ! Contemple ce ciel léger...coucou. Coucou coucou coucou..."
Ya des matins comme ça...

Publié dans Chroniques

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