L'almanachronique du 17 juin

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! C'est quoi ce zéphir la blogose ?

L'autre jour, alors que rien ne me prédestinait à cela, ni à ceci d'ailleurs, je me rendis chez un restaurateur de bon aloi et aux papilles fines, qui se préparait gaiement au service du midi. Vêtu de blanc, la toque alerte, le nez rosé, il souriait comme seuls savent le faire ces maîtres queux bien dressés, succulents coquus delicatus ! Il chantonnait le gueux ! Il fredonnait parmi le thym et l'oignon, la crème fraîche et le zeste citronné, la farigoule, la graisse d'oie et la framboise grumeleuse. Mazette ! me dis-je ! Il y a donc des travailleurs heureux ! Je ne pouvais le croire ! Et pourtant...
Il avait la mine bien taillée, la lèvre généreuse, l'oeil très patte-en-l'air, le front en circonflexe. Bref, il était heureux. Il chantonnait vous dis-je ! M'étonnant de cette humeur radieuse et bien enjouée pour un jeudi hideux, le cuisinier m'invita à pénétrer, je vous vois venir, m'invita à pénétrer au sein des saints, sa cuisine ! Obsédés que vous êtes ! Et là, dans une sorte de communion olfactive, un sourire irrépressible, égal au sien, s'afficha sur mon doux visage de mandoline florentine. Sans les cordes.
Voyant qu'il avait atteint son but, ce maître coq de haute-cour me révéla le secret de son bonheur, certes furtif mais ô combien authentique !
" Vois-tu, me dit-il, ma grand-mère me disait toujours (une grand-mère, ça dit toujours "toujours") : "Quand tu n'vas pas bien, fais-toi donc frire de l'ail dans une poêle, et tu sentiras ton âme meilleure ! Heureux tu seras ! Toujours !" Alors quand je ne vais pas bien, je me fais frire de l'ail et de l'oignon dans une poêle comme ma grand-mère, j'ouvre mes narines, j'hume un bon coup et hop ! Hmmmmm...je suis heureux !"
Ciel ! Le bougre ! Il avait bigrement raison ! J'étais comme ensorcelé, envoûté et radieux. En un mot, j'étais aux anges ! Les effluves d'ail me détendaient l'âme, l'esprit était frivole, le sourire détendu, la couille rabattue.
L'expérience était concluante ! Magique. Divine.
Ce qui est moins le cas avec les moules !
Et c'est ainsi qu'Allah est grand !

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article