L'almanachronique du 16 juillet ! Bonjour les blogos !

Publié le par blancafort

Ah la Creuse ! C'est-il pas joli ?! Hmmm ? R'gardez ce petit chemin cheminant vers rien, si ce n'est vers un horizon hori-zonant ! La zone verdurante !
Hello les blogos ! Zoui Zoui la blogose !
C'est le retour ! Fini de creuser en Creuse ! Oui je sais, ça fleure bon le jeu de mots laids pour gens bêtes, mais cela traduit assez bien l'inappétence neuronale dans laquelle j'étais plongé durant ce séjour limousin.
Ah la Creuse ! A l'Est, la plateau des Millevaches. Partie la plus élevée du Limousin, culminant ( Ah Ah ! Je pouffe !) au mont Bessou et au puy Pendu (977m). A l'Ouest, les Monts de la Marche, trois fois rien pour les godasses. Au Nord, une Petite Creus pour un grand vide; au Sud, le Plateau de Gentioux, admirable pays des mille randonnées, endroit idéal pour se ressourcer et renouer avec la nature sauvage, sans oublier néanmoins, à l'instar de la Bretagne bretonnante, les bottes et les imperméables. C'est beau, mais c'est humide !
J'ai quitté Chantemille, son château, son maire salace, ses vaches, ses moustiques. Des moustiques tonitruants, rapides comme la gazelle à cornes annelées d'Asie, grands comme des émeus émouvants et féroces comme le tigre. Pas seulement suceurs ! De véritables carnassiers ! J'ai quitté également "La Luciole", le bar anémié d'un bourg anecdotique. Un admirable bouge où la lenteur est élevé au rang d'art. Un boui-boui hermétique où le patron dystasique déglutit sa fadeur pour le plus grand déplaisir d'une clientèle diaphane qui de toute manière s'en fout souverainement. Un pur bonheur ! Une rareté qu'il faudrait muséer, de musée, muséon, museum. Je vous conseille à ce propos les toilettes. Mal éclairées, sans porte, branlantes et mouchetées d'antépénultièmes chiasseurs organiques, elles méritent à elles seules le détour. L'odeur qui s'en dégage n'est pas une odeur commune. Elle est celle d'un corps en décomposition d'un comptable suicidé mêlée à l'effluve innommable d'un fond de fût moisi au soleil d'août ! Mes vibrisses nasales en portent encore des lésions irrémissibles !
Il est même dit qu'on y a enterré un illustre auteur français du XVIII° siècle en l'honneur d'une diarrhée carabinée qu'il avait contracté suite à une indigestion de reines-claudes. Mais chut ! Le silence est d'or, et par ici dit-on, fort remuglant.
Alexandre Vialatte disait : "La mort est une ville de province peuplée d'habitants silencieux ". Ici, la mort est constante. C'est un pays où même le terrien s'austère le derche à grands coups de fougères rousses. Un pays tragique, plein de tombes et de fantômes gangrenés, bienveillants par lassitude; avec des villages mouillés sous un vent froid, des prés mousseux, comme mystifiés par une pluie incessante et impénétrable; et des habitants si silencieux, pour reprendre la sentence de Vialatte, qu'ils en paraissent morts, en tout cas raides. La pourriture fortifie l'homme.
Mais voilà, tout voyage a sa fin. Et la fin justifie les grands moyens. J'ai donc pris la tangente. Retour in the Gers. Il fait beau temps. Les moustiques ont les crocs.
C'est beau !
C'est beau, mais c'est humide...
Je vous embrasse.

Publié dans Chroniques

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