L'almanachronique du 8 octobre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Aaaaah ouiiiiiiiii la blogose !

En ce bas monde, à l'heure de la crise mondiaaaaale, mais tout va bien madame Lagarde, et dans la série "Il y a encore un espoir", voyons aujourd'hui, gens avides de reconnaissance médiatique, comment devenir un trou du cul et passer à la télévision !
Certes, ce souhait absolu peut sembler étrange pour le commun des mortels, mais heureusement, il reste en notre beau pays des êtres humains soucieux de délivrer la saine et bonne parole pour nous les gueux, ceux-ce qui pigent que dalle et qu'y entravent que couic. Merci à eux. Alors, la question reste en suspend, comment devenir un trou du cul ? Point d'inquiétude mes blogos, tout cela est fort simple. Tout d'abord, il suffit de choisir un nom approprié à la fonction, un nom qui en jette, un nom qui dénote d'une singularité, qui laissera une empreinte indélébile dans l'obscurité abstruse d'un passé abscons et si dense. Et le choix est immense. Vous avez l'option du patronyme qui marque, bref et concis, qu'on dit d'un seul trait, comme Minc, ou Ferry, ou bien encore Lévy, des noms comme des couperets incisifs. Vous avez la possibilité d'y adjoindre un prénom passe-partout, qui flatte le bon-peuple, qui rassure : Alain Minc, Luc Ferry, et même double comme pour Bernard-Henry Lévy. Vous voilà presque prêt à être un trou du cul. Vous pouvez également choisir un nom qui fleure bon la diversité hexagonale, l'empreinte de la France profonde, régionale, comme Jacques Marseille, Laurent Joffrin, Claude Bébéar, Jean-Marc Sylvestre ou Laurence Parisot, pour une version féminine. Mais un nom suffit-il ? Certes non ! Il faut encore opter pour une profession, une activité atypique, non-conformiste, qui assure le respect et l'égard qui incombe à la fonction. Il faut être économiste, conseiller, éditorialiste, philosophe ou président. Un libre penseur qui rue dans les brancards, qui ne s'effraie nullement de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière, de paraître politiquement non-correct, bref, un type qui n'use pas de la langue de bois. Et mieux encore quand l'individu est un ancien. Un ancien conseiller, un ancien ministre, un ancien dirigeant. Cela lui confère un respect considérable, une dignité intransigeante, une écoute inconditionnelle. Vous voilà fin prêt. Vous êtes un trou du cul ! Mais que faire pour passer à la télévision ou à la radio ? Pour que le peuple enfin vous écoute ? Votre nom et votre profession ne suffisent pas. Il faut parler d'un ton assuré, résolu, d'une voix infaillible, légèrement condescendante, mais pas trop. Il faut affirmer ses idées, les mettre en perspective, asséner sans retenue LA vérité, dont il est crucial qu'elle soit vraie. Vous pouvez alors user d'un cynisme caustique, d'une ironie mordante envers tous ceux qui ne comprennent rien à rien. Les cons !! Vous pouvez dès lors émettre de beaux et grands mots, tels que éthique, morale, probité, vertu, tout en administrant à qui veut l'entendre vos maximes immuables et votre regard exhaustif sur le monde tel qui l'est. Voilà ! Vous êtes non seulement un trou du cul, mais vous passez de surcroît à la télévision. Quel bonheur ! Vous voilà un fin limier, un éducateur de la société, une personne qui compte. Un Jacques Attali, un Edwy Plenel, un Adler, un Lamy du peuple ! Un Daniel Cohen ! Un Jean-Claude Trichet ! Bref ! un trou du cul qui cause !
Demain nous verrons comment être une couille flétrie et pondre un best-seller !
A suivre.

Publié dans Chroniques

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