L'almanachronique du 23 octobre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Aaah Glagla Brrrr la blogose !

Et voilà ! Il fallait s'y attendre ! Les médias, les journaux, les économistes, les experts, les gens de peu, les sans-lumière, les écrans pixellisés, tous les gravisseurs de marches, les rase-bitumes, le monde entier, les gueux, tous regardent dans la même direction. Vers le monde merveilleux de la finance, des bourses et des quartiers d'affaires. Il ne faudrait en aucun cas en perdre une miette, pas même un brin, une once, un atome. Rien ! Tout savoir, être aux aguets et sur ses gardes. On ne sait jamais. Et hop ! ça descend ! Et hop, ça remonte ! Hopopop ! on injecte ! Hopopop ! on insuffle ! Quoi de mieux qu'un feuilleton quotidien, tumultueux et mouvant, pour enflammer un auditoire opiniâtre . Plus belle la vie ! Plus douce sera la mort ! Et voilà ! Et pendant ce temps-là ? Hein ? Pendant que nous regardons tous dans la même direction, que se passe-t-il ailleurs, ici et par là ? Hein ? Comme le disait Jean Rostand : " L'illusion nous prive du meilleur : quand s'éteignent les belles tromperies, d'humbles vérités prennent leur revanche." Et voilà ! Sans crier gare, sans autre forme de procès, alors même que nous sommes fixés ( assignés ?) sur les images chancelantes d'un monde qui expire à moitié; le froid vient nous mettre un bon coup de pied au cul ! Une de ses gifles acerbes dont il a le secret ! Moins dix degrés d'un coup ! Brrrrr ! On n'a rien vu venir ! Brutal le fourbe ! Inopiné certes, mais rude ! Et c'est d'un doigt fragile que l'on allume, misérable grelotteur, le chauffage poussièreux qui prenait silencieusement son mal en patience. Brrrrrrr ! Le froid ! L'air est plein de frissons des choses qui s'enfuient. Le froid, la froidure, les frimas, la bise glaciale ! Engelures et crevasses à tous les étages ! ça fait froid dans l'dos ! On avait presque oublié que nous étions en hiver ! C'est dire la surprise ! C'est le deuxième effet kiss-cool de la crise financière ! Celle-ci engloutit tout, jusque dans nos préoccupations légitimes du temps qu'il fait, ou qu'il va faire. Plus rien ne compte au-delà de Wall Street. Et voilà que le froid se rappelle à notre bon souvenir ! Cruel ! Même pour le paysan, la stupeur est de mise. Celui-là même qui crève d'indifférence, ce bon paysan modeste dont tout le monde se fout, qui trime une terre fumeuse, craquelante et cornue. Un frisson l'étreint. Il allume une cigarette. Il regarde. Une vache fume. Les feuilles tombent, les oiseaux sont ivres. Un vieux chêne tente de s'enfuir. La solitude est pesante. 
La lune trop pâle, caresse l'opale de ses yeux blasés. Prince des terres, soit le bienvenu dans mon coeur blessé...
Brrrrrr !

Publié dans Chroniques

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