L'almanachronique du 1er décembre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Ah pis beurre's d'ail tout llou la blogose !

1988. Assemblée Nationale. Discours de Michel Rocard :

" - (...) L'espoir, c'est aussi permettre à ceux qui sont les plus durement frappés, que notre société laisse partir à la dérive, que la marginalité guette, d'avoir droit à une deuxième chance. Tel est le sens profond du Revenu Minimum d'Insertion.

Instaurer un droit au revenu minimum est une innovation d'une portée considérable. Après la création de la Sécurité Sociale, puis de sa généralisation, après l'instauration du minimum vieillesse et des allocations chomâge, c'est construire le dernier étage, franchir la dernière étape.

Qu'on y songe, notre pays a déployé des décennies d'efforts pour lutter contre la pauvreté, contre le dénuement complet. Il entreprend maintenant de les attaquer avec une vigueur nouvelle. Il n'est pas digne de notre passé, ni concevable pour notre avenir, que tant de gens survivent dans la misère et se voient rejetés aux franges d'une société qui les frappe d'exclusion sans appel.

La solidarité n'est pas la bonne conscience de la modernisation, elle est la condition de sa réussite. Parce qu'elle donne tout son sens au respect de l'autre, au respect de la dignité humaine."

Vingt ans ! Vingt ans que ce discours de Michel Rocard sur la création du RMI résonne dans les couloirs de l'Assemblée Nationale, où règne un froid glacial.

1er décembre 2018. Trente ans après.

Le premier ministre, nouvellement élu, s'avance au perchoir. Il arrange son micro patiemment. L'heure est grave. Il parle d'une voix solennelle, posée.

" - (...) L'espoir, c'est aussi permettre à ceux qui sont les plus durement frappés, que notre société laisse partir à la dérive néolibéraliste, que le doute guette, d'avoir droit à une nouvelle chance. Tel est le sens profond du Revenu Maximum de Vie, le RMV.

Instaurer un droit au revenu maximum est une innovation d'une portée considérable. Après la création du droit au logement, après l'instauration de la gratuité de l'eau, du chauffage, de l'alimentation, de l'électricité, c'est construire le dernier étage, franchir la dernière étape.

Qu'on y songe, notre pays a déployé des décennies d'efforts pour lutter contre le travail, contre la bêtise, l'aveuglement. Il entreprend maintenant de les attaquer avec une vigueur nouvelle. Il n'est pas digne de notre passé, ni concevable pour notre avenir, que tant de gens travaillent et se voient éloignés des plaisirs simples de la vie.

Le Revenu Maximum de Vie n'est pas la bonne conscience de la modernisation, elle est la condition de sa réussite. Parce qu'elle donne tout son sens au respect de la dignité humaine, au sens naturel de la vie.

Je suis de ceux qui croient, au plus profond d'eux-mêmes, que la liberté, c'est toujours la liberté de penser autrement.

Vive l'oisiveté ! Vive l'intelligence ! Vive la France ! "

Publié dans Chroniques

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