L'almanachronique du 14 janvier
Hello les blogos ! Grumph Grumph la blogose !
En matière de tourisme, il en faut pour tous les goûts, y compris le mauvais.
Connaissez-vous le "via" ? Non pas le viatique, quoique, ni le viagra, mais seulement et uniquement le "via". Cette chose singulière, que tout voyageur audacieux connaît et respecte, le plus souvent bien malgré lui, et rarement avec bonheur. Via : locution prépositive. Par voie de, en passant par. Quand vous vous rendez au Groenland, ce "via" prépositif prend toute sa valeur intrinsèque. Tenez-vous bien. Départ Toulouse, direction Kangerlussuaq au Groenland, via Paris, via Amsterdam, via Oslo, via Copenhague. Des "vias", en veux-tu, en voilà ! Pourquoi Oslo avant Copenhague ? je ne le sais ! Faudra que je demande au syndicat sud de la SCNF dès mon retour, on ne sait jamais.
Pour tout européen qui désire se rendre au Groenland, le passage obligatoire est justement Copenhague, avec son aéroport tout de bois vêtu, aussi coquet qu'une maison de poupée danoise. De là, vous prenez la seule ligne aérienne qui vous mène tout droit à Kangerlussuaq.
Pendant le vol, on aperçoit furtivement la côte orientale de l'île, blanche comme il se doit, puis un long désert blanc jusqu'à la côte occidentale. L'arrivée se fait sur le tarmac de l'ancienne base américaine, rebaptisée Kangerlussuaq, dont j'apprendais plus tard la signification : "le long fjord", en groenlandais.
L'aéroport est minuscule. La ville tout autant. Seulement quatre cents âmes.
Quand je vous disais que je voulais vous faire sentir le vrai froid, le froid polaire, pour tout vous dire, je ne m'attendais pas à celui auquel je fus confronté dès mes premiers pas sur le sol groenlandais. Mazette ! Quelle claque ! Ah on peut dire que je suis servi ! C'est pas un froid ! C'est un froid-froid ! Que dis-je un froid-froid ?! C'est un froid-froid-froid ! -24° ! Pas une once d'humidité ! Un froid sec, glacial, qui vous gifle le visage, vous cingle les membres et vous fouette la caudale, qui subrepticement se rétracte dare-dare ! Pas question que je sorte mon machin pour pisser un coup, question de délimiter mon territoire. D'ailleurs, je me demande où est-il ? On dirait un schroumph bleu, tendance ver de terre, voire bactérie pour ce qui est de la taille.
Kangerlussuaq est une ville aéroport d'où j'attends ma correspondance pour la capitale Nuuk. Je vais y passer une seule nuit. Direction l'hôtel Tuttu. Renne en groenlandais. L'hôtel est une maison en bois, majestueuse, teintée de bleu, perchée sur un pic, avec vue sur le fjord Sondre stormfjord, dont on me vantera plus tard les eaux turquoises en été. ( j'ai du mal à croire qu'il y a un été en cette région désertique et gelée.) La chambre est sommaire, l'accueil chaleureux, le chauffage également.
Je sors très vite pour profiter du spectacle.
Ecrasés par un froid polaire, terrassés par la magie d'une lumière crue, fondus dans la beauté sublime d'une géographie où chaque relief et le moindre contour prennent des allures d'oeuvre d'art, les paysages de Kangerlussuaq semblent avoir été dessinés par les dieux, qui restent de beaux déconneurs enfantins. Allées de pics glacés, grandes étendues de neige immaculée, au loin dans le fjord, de placides icebergs dérivent tranquillement sur une mer qui semble amorphe, éteinte. On voit bien, ici, que la terre a une âme forte et inconditionnelle. Elle vous prend à la gorge. Mais attention, pas question de respirer fortement, en prenant son souffle connement. Avec ce froid, c'est interdit. Mes bronches gersoises, et pourtant également savoyardes, m'interdisent d'humer l'air ambiant, de façon goulue.
Mazette ! Tout de même ! Mes premiers icebergs !
Brrr ! J'ai froid ! Pas encore habitué à ces températures extrèmes. Allez hop ! Au bar, pour me réchauffer. et puis il faut que je reprenne mon souffle et ma raison. Trop de beautés ! Je suis enivré.
Tiens, je viens de remarquer qu'il n'y a pas d'arbres ! Evidemment ! Que je suis con !
A suivre...
En matière de tourisme, il en faut pour tous les goûts, y compris le mauvais.
Connaissez-vous le "via" ? Non pas le viatique, quoique, ni le viagra, mais seulement et uniquement le "via". Cette chose singulière, que tout voyageur audacieux connaît et respecte, le plus souvent bien malgré lui, et rarement avec bonheur. Via : locution prépositive. Par voie de, en passant par. Quand vous vous rendez au Groenland, ce "via" prépositif prend toute sa valeur intrinsèque. Tenez-vous bien. Départ Toulouse, direction Kangerlussuaq au Groenland, via Paris, via Amsterdam, via Oslo, via Copenhague. Des "vias", en veux-tu, en voilà ! Pourquoi Oslo avant Copenhague ? je ne le sais ! Faudra que je demande au syndicat sud de la SCNF dès mon retour, on ne sait jamais.
Pour tout européen qui désire se rendre au Groenland, le passage obligatoire est justement Copenhague, avec son aéroport tout de bois vêtu, aussi coquet qu'une maison de poupée danoise. De là, vous prenez la seule ligne aérienne qui vous mène tout droit à Kangerlussuaq.
Pendant le vol, on aperçoit furtivement la côte orientale de l'île, blanche comme il se doit, puis un long désert blanc jusqu'à la côte occidentale. L'arrivée se fait sur le tarmac de l'ancienne base américaine, rebaptisée Kangerlussuaq, dont j'apprendais plus tard la signification : "le long fjord", en groenlandais.
L'aéroport est minuscule. La ville tout autant. Seulement quatre cents âmes.
Quand je vous disais que je voulais vous faire sentir le vrai froid, le froid polaire, pour tout vous dire, je ne m'attendais pas à celui auquel je fus confronté dès mes premiers pas sur le sol groenlandais. Mazette ! Quelle claque ! Ah on peut dire que je suis servi ! C'est pas un froid ! C'est un froid-froid ! Que dis-je un froid-froid ?! C'est un froid-froid-froid ! -24° ! Pas une once d'humidité ! Un froid sec, glacial, qui vous gifle le visage, vous cingle les membres et vous fouette la caudale, qui subrepticement se rétracte dare-dare ! Pas question que je sorte mon machin pour pisser un coup, question de délimiter mon territoire. D'ailleurs, je me demande où est-il ? On dirait un schroumph bleu, tendance ver de terre, voire bactérie pour ce qui est de la taille.
Kangerlussuaq est une ville aéroport d'où j'attends ma correspondance pour la capitale Nuuk. Je vais y passer une seule nuit. Direction l'hôtel Tuttu. Renne en groenlandais. L'hôtel est une maison en bois, majestueuse, teintée de bleu, perchée sur un pic, avec vue sur le fjord Sondre stormfjord, dont on me vantera plus tard les eaux turquoises en été. ( j'ai du mal à croire qu'il y a un été en cette région désertique et gelée.) La chambre est sommaire, l'accueil chaleureux, le chauffage également.
Je sors très vite pour profiter du spectacle.
Ecrasés par un froid polaire, terrassés par la magie d'une lumière crue, fondus dans la beauté sublime d'une géographie où chaque relief et le moindre contour prennent des allures d'oeuvre d'art, les paysages de Kangerlussuaq semblent avoir été dessinés par les dieux, qui restent de beaux déconneurs enfantins. Allées de pics glacés, grandes étendues de neige immaculée, au loin dans le fjord, de placides icebergs dérivent tranquillement sur une mer qui semble amorphe, éteinte. On voit bien, ici, que la terre a une âme forte et inconditionnelle. Elle vous prend à la gorge. Mais attention, pas question de respirer fortement, en prenant son souffle connement. Avec ce froid, c'est interdit. Mes bronches gersoises, et pourtant également savoyardes, m'interdisent d'humer l'air ambiant, de façon goulue.
Mazette ! Tout de même ! Mes premiers icebergs !
Brrr ! J'ai froid ! Pas encore habitué à ces températures extrèmes. Allez hop ! Au bar, pour me réchauffer. et puis il faut que je reprenne mon souffle et ma raison. Trop de beautés ! Je suis enivré.
Tiens, je viens de remarquer qu'il n'y a pas d'arbres ! Evidemment ! Que je suis con !
A suivre...