L'almanachronique du 20 janvier
Hello les blogos ! Cocoricoooooo la blogose !
Mais oui Cécile, ça y est ! je suis réveillé ! Vingt Dieux de vingt Dieux ! Quelle nuit !
Me voilà de retour en France ! Et je vous avoue que je ne suis pas mécontent de ces retrouvailles allègres avec ce Gers tant aimé, non pas tant sur la fin de ce voyage magique, mais bien pour retrouver une température plus clémente. La preuve, c'est qu'aujourd'hui, en allant retirer mon courrier, je me suis surpris à sortir en simple tee-shirt et espadrilles, presque nu, au grand désarroi de ma voisine qui se les pèle grave, et qui, semble-t-il, ne va passer l'hiver ! Mais trève de plaisanterie plus que douteuse, et revenons à ce dernier jour au Groenland, en compagnie de Nuknuk.
( J'ai retrouvé l'usage de mes doigts après les avoir trempés dans un café bouillant )
Je regarde mon petit dégueulis sur la neige après la quasi absorption du narval cru. On dirait un joli tableau expressionniste d'un Pollock en pleine crise existentielle ! "Tableau" qu'un des chiens de Nuknuk s'empresse de boulotter vite fait bien fait ! Ce qui déclenche un second éclat de rire chez mon serviteur et Aziz, qui ne résistent jamais à se réchauffer gratos.
Allons à le pêche au flétan ! Nuknuk, un inuit de cinquante ans, dont je ne verrais jamais le regard, gardé précieusement sous des lunettes de soleil, m'accroche littéralement à son traîneau pour une petite ballade en direction de la baie Tunumiutut, qu'il appelle gouailleusement " Kalaallisut iganaq " ( cuisine groenlandaise ). Ce que je comprendrais aisément par la suite, à la vue de la prise importante et rapide des flétans en ce "frigo" naturel.
Les chiens hurlent de joie. Nuknuk les nomme un par un, et comme par magie, le traîneau s'active. Le froid redouble d'intensité. Je m'enfourne dès lors dans le long manteau que m'a prêté Nuknuk, fait de peaux de renards polaires et de boeuf musqué. Le paysage est une nouvelle fois surnaturel. Mais comment exprimer ce que je vois sans tomber dans des superlatifs dérisoires ? Difficile. Un long désert hyperboréen, des montagnes à perte de vue, et en dehors du traîneau et des chiens, un silence calme et profond. Nous arrivons dans la baie Tunumiutut. Il y a déjà là, à quelques cents mètres de ce qui j'imagine être la côte, tout le matériel de Nuknuk, au beau milieu de nulle part. Sur un tréteau de bois, une sorte de poulie est accrochée dans laquelle est entortillée un long câble d'acier. Nuknuk me montre sous la poulie, la trace d'un ancien trou dans la glace. A l'aide d'une machine, il perce à nouveau le trou et me tend alors une petite boîte. Visiblement, je dois l'ouvrir. A l'intérieur, ô exhalaison répugnante, un amalgame d'appâts plus faisandé qu'appétissant. Heureusement, le froid annihile quelque peu l'odeur rebutante. Ouf ! Nuknuk se marre comme un gamin ! Décidemment, il a l'humour facile l'inuit ! Si jamais je pouvais causer un tant soit peu anglais, ou groenlandais qui plus est, j'te lui enverrais une de ces piques au loustic ! En tout cas, il me plaît bien ! La pêche commence. Il accroche plusieurs appâts à de multiple hameçons qui jalonnent le long câble, puis plonge le tout dans l'eau d'un bleu sombre. Un petit quart d'heure d'attente, et hop ! Nuknuk remonte tranquillement la ligne. Une multitude de flétans, accrochés aux hameçons, frétillent de la caudale. Nuknuk me sourit alors. Il me tend le câble. Allez mon petit, tu vas lui montrer ce que tu es capable de faire !
Nous avons ainsi prolongé cette pêche miraculeuse pendant deux heures. Nuknuk n'a pas dit un mot, se contentant de se marrer quand j'échappais malencontreusement un flétan. Nous avons même eu la visite d'un phoque au travers du trou, qui nous a fait risette de ses longues moustaches gelées.
Quelle matinée ! Quel voyage !
Bien longtemps après, dans l'avion qui me ramenait à Copenhague, j'étais encore ému par le visage de Nuknuk, et j'entendrais encore, je crois, quand le froid glissera sur mes oreilles, le rire tonitruant de ce sympathique inuit.
Voilà !
C'est fini ! Et maintenant, on va reprendre le cours normal de l'almanachronique ! ça suffit de causer de moi !
A demain.
Mais oui Cécile, ça y est ! je suis réveillé ! Vingt Dieux de vingt Dieux ! Quelle nuit !
Me voilà de retour en France ! Et je vous avoue que je ne suis pas mécontent de ces retrouvailles allègres avec ce Gers tant aimé, non pas tant sur la fin de ce voyage magique, mais bien pour retrouver une température plus clémente. La preuve, c'est qu'aujourd'hui, en allant retirer mon courrier, je me suis surpris à sortir en simple tee-shirt et espadrilles, presque nu, au grand désarroi de ma voisine qui se les pèle grave, et qui, semble-t-il, ne va passer l'hiver ! Mais trève de plaisanterie plus que douteuse, et revenons à ce dernier jour au Groenland, en compagnie de Nuknuk.
( J'ai retrouvé l'usage de mes doigts après les avoir trempés dans un café bouillant )
Je regarde mon petit dégueulis sur la neige après la quasi absorption du narval cru. On dirait un joli tableau expressionniste d'un Pollock en pleine crise existentielle ! "Tableau" qu'un des chiens de Nuknuk s'empresse de boulotter vite fait bien fait ! Ce qui déclenche un second éclat de rire chez mon serviteur et Aziz, qui ne résistent jamais à se réchauffer gratos.
Allons à le pêche au flétan ! Nuknuk, un inuit de cinquante ans, dont je ne verrais jamais le regard, gardé précieusement sous des lunettes de soleil, m'accroche littéralement à son traîneau pour une petite ballade en direction de la baie Tunumiutut, qu'il appelle gouailleusement " Kalaallisut iganaq " ( cuisine groenlandaise ). Ce que je comprendrais aisément par la suite, à la vue de la prise importante et rapide des flétans en ce "frigo" naturel.
Les chiens hurlent de joie. Nuknuk les nomme un par un, et comme par magie, le traîneau s'active. Le froid redouble d'intensité. Je m'enfourne dès lors dans le long manteau que m'a prêté Nuknuk, fait de peaux de renards polaires et de boeuf musqué. Le paysage est une nouvelle fois surnaturel. Mais comment exprimer ce que je vois sans tomber dans des superlatifs dérisoires ? Difficile. Un long désert hyperboréen, des montagnes à perte de vue, et en dehors du traîneau et des chiens, un silence calme et profond. Nous arrivons dans la baie Tunumiutut. Il y a déjà là, à quelques cents mètres de ce qui j'imagine être la côte, tout le matériel de Nuknuk, au beau milieu de nulle part. Sur un tréteau de bois, une sorte de poulie est accrochée dans laquelle est entortillée un long câble d'acier. Nuknuk me montre sous la poulie, la trace d'un ancien trou dans la glace. A l'aide d'une machine, il perce à nouveau le trou et me tend alors une petite boîte. Visiblement, je dois l'ouvrir. A l'intérieur, ô exhalaison répugnante, un amalgame d'appâts plus faisandé qu'appétissant. Heureusement, le froid annihile quelque peu l'odeur rebutante. Ouf ! Nuknuk se marre comme un gamin ! Décidemment, il a l'humour facile l'inuit ! Si jamais je pouvais causer un tant soit peu anglais, ou groenlandais qui plus est, j'te lui enverrais une de ces piques au loustic ! En tout cas, il me plaît bien ! La pêche commence. Il accroche plusieurs appâts à de multiple hameçons qui jalonnent le long câble, puis plonge le tout dans l'eau d'un bleu sombre. Un petit quart d'heure d'attente, et hop ! Nuknuk remonte tranquillement la ligne. Une multitude de flétans, accrochés aux hameçons, frétillent de la caudale. Nuknuk me sourit alors. Il me tend le câble. Allez mon petit, tu vas lui montrer ce que tu es capable de faire !
Nous avons ainsi prolongé cette pêche miraculeuse pendant deux heures. Nuknuk n'a pas dit un mot, se contentant de se marrer quand j'échappais malencontreusement un flétan. Nous avons même eu la visite d'un phoque au travers du trou, qui nous a fait risette de ses longues moustaches gelées.
Quelle matinée ! Quel voyage !
Bien longtemps après, dans l'avion qui me ramenait à Copenhague, j'étais encore ému par le visage de Nuknuk, et j'entendrais encore, je crois, quand le froid glissera sur mes oreilles, le rire tonitruant de ce sympathique inuit.
Voilà !
C'est fini ! Et maintenant, on va reprendre le cours normal de l'almanachronique ! ça suffit de causer de moi !
A demain.