L'almanachronique du 29 septembre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Han Han Pffff la blogose !

Je déconseille tout à fait la Suisse. Tout au moins aux personnes sensées.
La Suisse date de la plus haute antiquité. On s'imagine généralement qu'elle a été fondée par Hans-Rudolf Schwyz en 1291, éleveur de salsifis, et inventeur de la corde à noeud, toujours en vigueur chez France Télécom. Il n'en est rien. La Suisse date de la plus haute antiquité. Elle commença en même temps que l'homme, lorsque Adam s'éveilla au Paradis terrestre, dans l'odeur neutre des gentianes et de la fondue savoyarde, une plante molle et filandreuse dont on tire, encore aujourd'hui, un fromage à la con pour nantis onctueux, mais beaucoup moins soucieux qu'un vide-ordure. Le soleil était tout neuf. L'ornythorinque était beau. La louve se faisait brouter par l'agneau. L'ours badinait avec le berger des Pyrénées qui, à l'époque, ne sentait pas le crottin moisi. Le cannabis verdoyait partout, les épinards étaient superbes et toujours dégueulasses, et on comptait pas moins de quarante espèces d'endives, ce qui dénote d'un grand manque de goût. Malheureusement, le bonheur fut de courte durée. Eve cueillit la croustade aux pommes. Sa curiosité nous perdit. Elle attrapa une chiasse d'enfer. La suisse fut créée.
Et depuis, sa neutralité force le respect, et son grand air nous étouffe. Elle a même, et c'est vous dire sa formidable inutilité, et ce depuis ce jour funeste du 29 septembre 1905, à Lucerne lors de la Conférence internationale pour la protection du travail, elle a même, disais-je, imposé que l'on cesse de faire travailler les enfants de moins de 14 ans, la nuit, en usine. Et on s'étonne après que le monde va à vau-l'eau et surtout dans le mur, et pas seulement dans le canton de Vaud.
La Suisse est donc une question de point de vue. Ce que ne nie pas Roman Polanski, qu'on appelait, dans les années soixante-dix, le pal des vampires vierges. Roman Polanski, le réalisateur de Chinatown, qui désormais veille sur sa morale comme un coucou suisse sur son capital horaire.
Et tout cela pour le plus grand plaisir de Bernard-Henri Lévy, qui à chaque fois, et avec une faconde dénuée de toute vénalité boursière, défend le juif à travers le monde, même quand celui-ci est un modeste jardinier palestinien en proie au chiendent kosovar.
Et c'est ainsi que Saint Euro est grand.

Publié dans Chroniques

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