L'almanachronique du 30 septembre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Crîîîîîîî Bang Chloing la blogose !

" A moi Dionysos ! A moi Sabazios ! A moi Bacchus et consort ! Coucouroucoucou Paloma ! J'en appelle à vos augustes et priapiques providences ! Aidez-moi ! Ayez pitié d'un inepte moucheron ! Je ne suis qu'un pâle ersatz d'homme dont l'émotion fallacieuse s'empêtre lamentablement dans une sensibilité navrante et si peu poétique. Argh et Burp ! "
C'est à peu près en ces termes que j'invectivais, hier soir, des cieux irrésistiblement cois. En vain, me disais-je. Oui des cieux, car ils étaient multiples. Des cieux flamboyants, moirés et fiévreux. Que Dame Nature était belle en son coucher de soleil automnal. Et moi, pauvre ébaubi consternant, j'étais pétrifié de tant de magnificence, de tant de maestria. Quel coucher de soleil ! Mais quel coucher de soleil ! Dieu me damne les coloquintes ! Chaque jour je découvre en vous, Dame Nature, des mérites qui m'obligent à vous estimer davantage. Mais comment faites-vous ? Comment faites-vous pour toujours nous étonner ainsi ? Hein ?
Ah ça ! ce n'sont pas les hommes qui pourraient rivaliser de tant de charme !
Quoique ! Quoique...
L'homme est étonnant. C'est d'ailleurs ce qui le différencie du corbeau, qui lui est con et très peu déconcertant. On n'a jamais vu un corbeau peindre Les baigneuses de Renoir, ni composer La truite de Ravel. Et encore moins concevoir une crème déshydratante d'un joli vert à base de bouillon de poireau. Le con !
Seul l'homme est étonnant. Regardez ses oeuvres intemporelles. Le Viaduc de Millau, la Tour sans fins, les piscines Tournesol, la Cité radieuse, la Primatiale Saint-Jean-Baptiste à Lyon et les éoliennes du parc de Punta Aja en Corse, pour ne citer que les plus françaises d'entre elles. Oui les éoliennes ! Je ne trouve rien de plus beau en ce moment que ces éoliennes bitophiles qui tournent au vent, éparpillées ça et là sur le territoire. Quelle grâce ! Quelle prestance !
J'irai même plus loin dans l'architecture et l'apparat sans solennité de ces pylônes majestueux. Il faudrait les particulariser à outrance, les personnaliser, les customiser, que sais-je ! Approfondir leur ligne fuselée, les peindre en rose confiserie, en clafoutis vert à pois rouges, leur adjoindre des bras, des bosses, des protubérances mécanniques tels des mobiles de Calder.
Imaginez un peu le spectacle ! Des myriades d'éoliennes, véritables oeuvres d'art contemporaines, dont les pales tourneraient sans fin, avec au loin un coucher de soleil d'automne.
- Coââ Coââ ! ferait le corbeau. Qui se prendrait inévitablement le bec dans l'une des pales mouvantes.
Quand je disais que le corbeau était con ! Mais con !

Publié dans Chroniques

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