L'almanachronique du 2 octobre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Yes we conne la blogose !

Hier, je faisais allusion à la potée auvergnate. N'en déplaise à l'élégant Brice, l'almanachronique, qui décidément ne recule devant rien, vous propose aujourd'hui la recette officielle de cette potée sarrasine, inscrite tout comme le tango au patrimoine mondial de l'Unesco.
Et en préambule, je ne résiste pas à citer Brillat-Savarin qui définissait ainsi la cuisine : " La cuisine, c'est quand les choses ont le goût de ce qu'elles sont. " Ce qui nous ramène aisément à cette cuisine du terroir, illustrée par l'exemple par cette potée auvergnate, cuisine du terroir qui privilégie souvent le goût à la molécule du sens gustatif. Ferran Adrià, si tu nous entends !
Ploum Ploum.
La potée auvergnate selon Aveline de Chanteuges, la cuisinière attitrée du queutard de Chamalières :
Pour six convives. Il vous faut 500g de petit salé, autant de palette, autant de saucisson à l'ail, 300g de lard de poitrine, un os de jambon sec. Voilà pour faire chier les végétaliens. Pour ce qui est des légumes : 1 bon gros chou d'au moins 3 livres, primés au Goncourt ou pas, 6 carottes de belle taille, 6 navets navrants, 6 pommes de terre, une poignée de haricots secs et 3 gousses d'ail en chemise et sans pantalon. Et enfin, 3 feuilles de laurier, du poivre en grains, sans oublier du chlorure de sodium.
La veille, avant d'aller flatter la croupe de votre Hildegarde lascive, faites tremper les haricots pour qu'ils avouent leurs péchés, et douze heures avant le coup de feu, mettez également les viandes au bain dans une marmite d'eau froide. N'hésitez pas à changer l'eau deux ou trois fois. Y font rien qu'à pisser dedans, et c'est dégueulasse !
Voici le matin de la fête.
Tranchez le gros chou en quatre en le faisant plier de rire, débarrassez-vous de son trognon trop con et faites-le blanchir avec les gousses d'ail, environ 5 minutes. Passez à la passoire pas sage, et laissez poireauter. Prenez les viandes, toutes les viandes, plongez-les ( avec l'os ) dans un grand faitout d'eau bouillante. Écumez de temps en temps. Il est bien entendu recommandé, selon les directives du ministère de la Santé, d'écumer dans le creux du bras. Laissez bouillir une heure. Ajoutez dès lors le chou et l'ail, les carottes et les navets ( épluchés, bien sûr, et entiers ! Je dis ça pour les cons ! ), les haricots secs et le poivre. Laissez cuire 1 h 30, après quoi, joignez au bal intemporel pommes de terre et saucisson. Encore une demi-heure à petit feu tranquille. Voilà !
Il est temps désormais d'accueillir la potée par ces mots : " Je bénis la cuisinière que le bon Dieu nous a donnée pour mieux l'éduquer ! Grâce lui soit rendue, car au royaume des simples d'esprit, les grosses seront culbutées les premières ! "
Buvez et mangez en tous !

Publié dans Chroniques

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