L'almanachronique du 17 octobre
Hello les blogos ! Vé ! Vé la pitchoune ! Millo Diù la blogose !
- Paysan !
Cette invective, pour celui qui l'énonce d'une manière injurieuse, offensante, me paraît être au contraire une aimable louange, un digne éloge à la vie. Au même titre qu'un " Artiste ! ", souvent proféré à l'encontre de celui qui n'en fout pas une. Mais bien moins que le " Sportif ! ", généralement judicieux et indubitable, et qui confère à la victime un semblant de reconnaissance altière.
- Paysan !
Quel bel affront ! Quel beau mot ! Paysan ! Et non agriculteur, ou bien exploitant agricole. Trop blêmes, incolores et inodores ! Non ! PAI-Y-SAN ! Oublions également : éleveur ou cultivateur, pas assez terreux, trop empruntés. Résistons à toutes ces graves contaminations de la langue fadasse, ces élocutions bafouillantes, frileuses, et toutes ces syllabes fastidieuses qui étirent un nom pour mieux le noyer dans une piètre litote pompeuse.
- Paysan !
Mais oui, paysan ! de paisant, pays. Plutôt plaisant non ? Le paysan, le vrai. Le bouseux, le plouc, le cul-terreux, le péquenaud, le croquant cher à Georges. Le paysan. Oui, celui qui paysanne, qui sarcle, qui emblave, qui bine, butte et sarcle, qui sème, chaule et marne, qui gave et qui irrigue. Celui-là même qui papouille la grappe, qui cajole la vache callipyge, qui câline la croupe de l'oie gavée, qui égruge la motte et qui jouit du moût. Le même qui tranche la carotide du crêteux, qui saigne la dinde, qui éventre la truie grasse, qui laboure, défonce et défriche. Fi de l'emphatique et de l'apprêté ! Place au charnel ! A la vie ! Celle qui occit, qui taille, qui greffe, qui chasse et traque; celle qui nourrit.
- Paysan !
Plus que la mer, le monde du silence. Geijer le disait déjà à son époque : " Ce qui se fait de grand se fait dans le silence." Et le paysan de se taire. Il nous nourrit certes, mais dans le mutisme. Il peut crever tant qu'il donne la vie. Silence radio ! Et puis c'est raisonnable et forcément sage. Pensez-vous, les paysans polluent, empoisonnent, assassinent ! Un peu de décence, merde !
Mais...
Mais voilà, le paysan se réveille. Il crève et a envie que cela se sache.
Insensé non ?
Ne pas oublier aujourd'hui : " Prière d'insérer dans la vie, une once de mort."
- Paysan !
Cette invective, pour celui qui l'énonce d'une manière injurieuse, offensante, me paraît être au contraire une aimable louange, un digne éloge à la vie. Au même titre qu'un " Artiste ! ", souvent proféré à l'encontre de celui qui n'en fout pas une. Mais bien moins que le " Sportif ! ", généralement judicieux et indubitable, et qui confère à la victime un semblant de reconnaissance altière.
- Paysan !
Quel bel affront ! Quel beau mot ! Paysan ! Et non agriculteur, ou bien exploitant agricole. Trop blêmes, incolores et inodores ! Non ! PAI-Y-SAN ! Oublions également : éleveur ou cultivateur, pas assez terreux, trop empruntés. Résistons à toutes ces graves contaminations de la langue fadasse, ces élocutions bafouillantes, frileuses, et toutes ces syllabes fastidieuses qui étirent un nom pour mieux le noyer dans une piètre litote pompeuse.
- Paysan !
Mais oui, paysan ! de paisant, pays. Plutôt plaisant non ? Le paysan, le vrai. Le bouseux, le plouc, le cul-terreux, le péquenaud, le croquant cher à Georges. Le paysan. Oui, celui qui paysanne, qui sarcle, qui emblave, qui bine, butte et sarcle, qui sème, chaule et marne, qui gave et qui irrigue. Celui-là même qui papouille la grappe, qui cajole la vache callipyge, qui câline la croupe de l'oie gavée, qui égruge la motte et qui jouit du moût. Le même qui tranche la carotide du crêteux, qui saigne la dinde, qui éventre la truie grasse, qui laboure, défonce et défriche. Fi de l'emphatique et de l'apprêté ! Place au charnel ! A la vie ! Celle qui occit, qui taille, qui greffe, qui chasse et traque; celle qui nourrit.
- Paysan !
Plus que la mer, le monde du silence. Geijer le disait déjà à son époque : " Ce qui se fait de grand se fait dans le silence." Et le paysan de se taire. Il nous nourrit certes, mais dans le mutisme. Il peut crever tant qu'il donne la vie. Silence radio ! Et puis c'est raisonnable et forcément sage. Pensez-vous, les paysans polluent, empoisonnent, assassinent ! Un peu de décence, merde !
Mais...
Mais voilà, le paysan se réveille. Il crève et a envie que cela se sache.
Insensé non ?
Ne pas oublier aujourd'hui : " Prière d'insérer dans la vie, une once de mort."