L'almanachronique du 23 octobre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Brôaaaarhhhhgggghhh la blogose !

Mais que se passe-t-il ? Qu'ouis-je ? Que sens-je ? Qu'y a-t-il ? Est-ce les relents âcres d'un monde qui se trouble ? Sont-ce quelques fragrances mystérieuses d'une époque révolue ? Et quels sont ces couics qui déchirent ainsi la lente indolence d'un automne inflexible ?
Des amis, pour ne pas dire de fieffés anonymes taiseux, m'assurent qu'ils ont vu des choses surprenantes, pour ne pas dire effrayantes. D'affreuses choses qu'on ne saurait définir. Entre l'obscur et l'étrange. Dont on ne savait si c'était de l'eau ou du bout d'un et d'autre. En un mot, un mystère. Plus inquiétant qu'énigmatique.
Il fallait que j'enquête. Il est vrai que le vingt-et-unième siècle, comme pouvait le dire mon bon Alexandre, est très captieux, très insidieux. L'étrange est partout, il s'immisce jusque dans les intertistices d'un ordinaire traditionnel, commun. Il nous enseigne la modestie et l'humilité.
Alors bon ! Que se passe-t-il ? Qu'ouis-je ? Et surtout que sens-je ?
Lève ton cul ma belle et informe-toi ! Oui je m'appelle régulièrement "ma belle" pour mieux m'apprécier dans ce corps bedonnant et de toute façon inévitable. Allez hop ! A la source !
Muni donc de mon tarin excité comme une puce, ce matin, je me suis levé avec l'avide appétit d'un savant à la recherche du savoir. Etait-ce cette souris que j'avais occis hier soir, la truffe dans le fromton ? Non. Etait-ce la pucelle de la rue Longue, plus ardente que jamais ? Que nenni. Etait-ce le petit vieux du bout du banc qui s'assoupissait immodérément au doux son d'un cassoulet digéré ? Bernique ! Niet ! Il fallait que j'aille plus loin. Que je pousse plus en avant ma logique investigation. Snif Snif. Hmmmmm ! J'approchais. Je n'étais plus loin de la réponse à tout ce mystère olfactif. Enfin ! L'odeur était plus pressante. J'y étais. C'était là.
J'ai tout de suite reconnu la maison. La lourde porte rouge-vin m'était familière. Je la poussais sans nulle anxiété. Je savais que derrière se tenait un bouillonnant ami, parfois même inavouable.
Et là, je compris. Tout. Tout était clair, limpide. La ruralité dans toute sa splendeur. La nature à l'envi, brute et magnifique. Comment avais-je pu oublier ?
Ce sculpteur d'âme, le coeur à l'ouvrage, mettait en pot des foies gras.
Des kilos et des kilos de foies gras ! L'odeur âpre de la chair fraîche vous prenait à la gorge. Le sang noir des veinules irradiait de tout son éclat la cuisine en longueur. C'était Byzance au temps des émasculations jolies et des égorgements lumineux.
Hmmmmmm ! Voilà ! C'était donc ça !
Le temps des conserves. L'automne.
Je me disais aussi, il fait un peu frisquet dès l'aube venue.
Hmmmmmmm... 

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article