L'almanachronique du 27 octobre

Publié le par blancafort

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" Celui qui connaît l'art de vivre avec soi-même ignore l'ennui. "
Ainsi parlait Erasme, né le 27 octobre 1469. Sa devise Nulli concedo ( Je ne fais de concessions à personne ), lui permit de mourir vieux. Bien fait pour lui !
Aujourd'hui, nous parlerons de l'ennui.
L'ennui date de la plus haute antiquité. Si loin qu'on remonte dans le temps, dans l'histoire de la terre, l'homme s'est toujours ennuyé. Au fond de sa grotte, attendant le retour des chasseurs de métier, sans Michel Drucker ni Led Zeppelin, sans statistiques à se mettre sous la dent cariée, sans le nouveau Bescherelle ni le dernier Cali, l'homme s'ennuie. Les journées sont longues. Les nuits dangeureuses et interminables. Les femmes ne portent pas encore de dessous affriolants. Il fait froid et sombre. Pas même un Dieu à qui causer.
Avant le paradis fallacieux, c'est l'enfer sur terre. Et l'ennui de plonger dans les ténèbres l'homme qui vaque à rien. Car pour survivre à ce monstre, l'homme se doit de vaquer.
En attendant, il meurt d'ennui. Quelquefois un rayon de soleil passe par l'ouverture de la grotte et vient éclairer un os mal rongé. L'homme n'y voit aucune beauté, aucune émotion artistique. On le comprend. C'est l'ennui primaire, brut et incisif.
Alors pour contrecarrer cet état de fait, il le trompe. Tout du moins, il essaie. Il sort de sa grotte et s'occupe pour ne pas mourir connement. Il expérimente, tâte, tâtonne, explore, ausculte, sonde l'inconnu, teste et éprouve. Il découvre des racines qui l'envoient au septième ciel, il conçoit l'art et détecte chez sa féminine semblable l'opportunité d'un doigt bien placé. Bref, il vaque. Malgré tout, il meurt d'ennui.
Alors que faire ? Inventer le désennui ? L'homme n'est jamais à court d'idées. Rien ne l'arrête.
Il va le faire. Il le fait. Il invente le désennui.
Et pour cela, il crée. Il crée les percussions et le djembe avec une couille de mamouth, les osselets, la religion, le commerce, l'argent, le presse-purée, le travail, la perspective, la pierre philosophale, la porcelaine de Limoges, la guerre, la typographie, les mosquées ottomanes, la machine à calculer, l'heure, la bouteille de Leyde, le sous-marin, le télégraphe, la voiture, le suppositoire, le robot-mixeur, l'énergie nucléaire, le rock'n roll, le microprocesseur, les Beatles, le LSD, la Renault 5, Internet, la PS3 et enfin l'ouvre-boîte électrique en forme de bite rose et qui clignote quand on lui siffle la Marseillaise de Besson. Un monde de désennui !
Résultat des courses ? L'homme meurt toujours d'ennui. Que faire ?
C'est alors qu'il se rappelle d'Erasme.
Le soleil luit. Les feuilles de l'automne se parent de vertigineuses teintes flamboyantes. Il éteint la télévision, enfile une redingote, et s'en va glaner des noix, au hasard des fragrances. Il hume l'humus des bois. Il respire abondamment. Un merle déchire le silence.
Un vertige l'étourdit.
Ce soir, la soupe sera bonne.
Il est au bout du chemin. Seul. Lentement, un tourment l'assaille. Un léger spleen de rien du tout. Il lui faut rentrer.
On voit par là que dans un monde même favorable, l'ennui reste stable.
C'est ce qui fait la force de l'homme.
Et celui-ci de s'en guérir.

Publié dans Chroniques

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