Le cantique des chant'iques d'Arte
Tu es belle, ma voix d'Arte, comme Florence,
jolie comme Rome,
terrible comme ces choses insignes.
Détourne de moi tes organes,
car ils m'ensorcellent.
Ta tessiture est comme un murmure
oeuvre de rêves d'artiste.
Ton ton est une coupe en demi-lune:
que le mélange ne manque pas !
Tes vibrations sont des monceaux de blé au vent d'été.
Tes mezza voce sont comme deux tourterelles,
jumelles d'un frissonnement végétal.
Ton registre est comme la tour de Babel
près de la porte des soupirs !
Ta vocalité est comme le vieux vin,
et ses timbres sont comme les tanins dormeurs:
une reine est enchaînée par ces flots.
Que tu es belle et gracieuse,
Arte-gueuse, fille délicieuse !
Tes accents sussurés que voici sont comparable à un souffle;
et ses inflexions, à des silences perceptibles.
Ô voix chère, caressante, enchanteresse,
cajoleuse, Ô câline onctueuse !
Je m'endors près de toi... voix noctuelle,
crépusculaire !