L'almanachronique du 14 mai

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Le journal Denis Astaniau...bonjour la blogose !

Vous allez me dire, et je vous trouve particulièrement envahissant dans vos admonestations quotidiennes, qu'il y a des sujets plus essentiels, plus notables que certaines de mes colères qui n'émeuvent que mon chien, si encore j'en avais un.

Tout d'abord, je vous trouve gonflé de venir sur ce blog pour m'exciter le derche avec des réflexions à la con en vous prévalant de ce qui est révoltant ou pas, et secundo sans primo prévu, daignez me laisser le privilège d'exposer mes courroux coucou à votre sagacité, particulièrement quand ceux-ci sont francs et sincères. Non mais !

Oh je sais qu'il y a bien des nouvelles révoltantes qui vous indignent plus que tout, à commencer par ces vacances maltaises interrompues par d'ineffables gauchistes envieux, plus soucieux de leur petit confort bourgeois de chez Emmaüs que du repos louable d'un honnête enculé...Euh !...d'un...d'un honnête hun acculé ! Désolé ! Je...je bats ma coulpe ! Je bats ma coulpe ! Mais que se passe-t-il ? "Meat culpa" comme l'on dit chez les partout zeurs ! J'ai dérapé et ça ne se reproduira plus ! Pas ici !

Bref ! Où en étais-je ? Ah oui, de l'indignation des pauvres ! Chassez les capitalistes, ils reviennent aux agios !

Evidemment, vous ne pouvez oublier ces scandales odieux qui révulsent les vertueux homoncules tous les jours que Dieu fait ! Je ne le sais que trop ! Mais peut-on sans décence passer outre la honte qui plane au-dessus de nos fronts scarieux devant tant d'insouciance et de félonie ? Je veux m'élever à ce jour contre ces commerçants impies qui délaissent un savoir-faire ancestral et un art gastronomique national qui se délitent depuis trop longtemps !

Je veux dénoncer sans détour, amis blogos, la boulange, et plus singulièrement une production chère à nos coeurs hexagonaux, le pain ! Ce pain qui depuis la nuit des temps, reste, symboliquement, le salaire quotidien des travailleurs. Ne dit-on pas: " Gagner son pain à la sueur de son front !" ? A tel point que Renan disait : " L'homme ne vit pas seulement de pain, mais il vit aussi de pain ! "

Or que voit-on à ce jour ? Le pain, en dehors de son prix rassis, est devenu un produit peu respecté, détestable, souvent raté, médiocre et mal cuit. Sa croûte, pour satisfaire au goût nusible des myopathes du palais, est désormais blanche, farinée à outrance, aussi craquante qu'un cul ménopausé ! La mie à la mi-août est aussi compacte qu'un fromage à pâte molle et cuite ! Où sont passés les trous, ces niches à confiture, petites grottes du soleil levain ?

Le pain qui croustille n'est plus qu'une madeleine de Proust. Il réveille en nos coeurs un souvenir ému de notre enfance beurrée. Désormais pour conserver sa fraîcheur, il convient de l'envelopper dans un sac en plastique, ou pire, de vivre dans ces pays brumeux où l'humidité putréfie la pensée. Sacrilège !

D'autres pains fantaisistes ont remplacé la bonne vieille baguette craquante sous la dent, et plus aussi magique dans les fées...dans les faits ! Que ne voit-on sur les étals de ses mitrons croûteux, pains anisés, pains muscadés ou au cumin, pains aux quatre farines, pains tranchés aux olives et aux câpres !!!!! Sous toutes les formes, de toutes les couleurs.

Il est temps de redorer le blason blafard de la baguette ! Exigeons la mie levée, la croûte cuite, les quignons nibardisés !

Redonnons au pain sa vertu sexuelle et sensuelle !

Ah putain les miches !

Publié dans Chroniques

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