L'almanachronique du 5 juin
Hello les blogos ! Rrrouuu Rrrouuu la blogose !
Prenons des nouvelles de dame Nature !
Du fait de l'abscence prolongée du soleil, la végétation se monte le bourrichon et se boursoufle le derche en affichant grassement son verdoyant orgueil !
Partout au bois, ce ne sont que bouquets drus ès-folia, gerbes chlorophylliques et bottes feuillues superbement farcies ! Monet peut aller se rhabiller ! Son intention, à l'instar de Proust, de traverser jadis "le miroir magique de la réalité", semble bien vaine face aux débordements naturellement impressionnistes des vibrations végétales d'une campagne affranchie de toute contrainte !
Ca vibre, ça crie sacrément, ça s'agite et râble de lapin !
Il serait temps désormais que les fruits s'ébrouent les noyaux !
La paysan, toujours l'oeil rivé aux cieux, supplie mille dieux que "l'astre noir de la mélancolie" fasse son deuil et revienne enfin par "les beaux jours d'été, brûler les rues" et nourrir les blés ! Il craint que les maladies de trop d'eau n'en viennent emporter la récolte promise.
Mais la pluie ne fait pas que des mélancoliques et des maux moroses.
Les moustiques et les tiques s'en donnent à coeur joie ! Toutes trompes dressées, l'appétit aiguisé, ils guettent, haineux et résignés, le mollet grassouillet et le cou gueux pour d'aimables libations sanguinaires !
Le renardeau apprend patiemment la quête, le perdreau, le vol salvateur et le geai, son impudent je-m'en-foutisme qui ne rougit de rien !
L'oiseau cherche l'oiselle, le papillon sa papillonne, l'assis scindé sa cicindèle, le crapaud sa raie nette et moi ma mie.
"Le ver est dans le fruit, le réveil dans le rêve,
Et le remords est dans l'amour: telle est la loi.
-Le bonheur a marché côte à côte avec moi."
Vivement les beaux jours complices...