L'almanachronique du 18 septembre

Hello les blogos ! Hell...snif snif la blogose !

Confiez-vous hautes figures, caciques verbeux, potentats patentés et célébrités abrasives ! Vos tourments psychiques nous intéressent ! Epanchez-vous ! Corps et âme ! Vos doutes sont nos certitudes ! Ils sont un hommage rendu à l'espoir ! Abandonnez-vous aux confessions les plus intimes ! L'intimité du peuple ne s'en trouvera que plus précieuse ! Confiez-vous vous dis-je ! Exploitez cette rage naturelle ! Triturez vos chairs intérieures ! Pétrissez vos affres et vos blessures ! Cherchez-y de quoi épancher l'inépuisable compassion de la plèbe qui larmoie à heures régulières !
Comment ? Rien ! Aucunes cicatrices ? Aucuns tourments ? Mais sachez que la sympathie ( l'empathie ?) naît seulement de l'identification ! Abreuvez le peuple de confessions altières ! Point d'orgueil ! Le peuple a soif ! Et il est inaltérable !
Vos parents sont morts ? C'est bon ça !! Imputez-leur vos incertitudes et vos convictions forcées ! S'ils sont vivants ? C'est encore mieux ! Affrontez-les ! Débalez le non-amour, le non-dit et le non-être ! On n'en sera que plus vivant !
Des enfants ? Hum c'est très bon ça ! Ils ne sont que le revers de la médaille trop polie pour être honnête, le miroir infléchi, celui qui reflète l'âme froide des passions tues ! Dites-nous qu'ils sont votre seule oeuvre infaillible ! Votre horizon transcendantal ! Puis apprenez-leur la trahison, le parjure ! Faites-les mourir ! Ou pire, qu'ils vivent dans l'affliction de leur descendance infatuée !
Confiez-vous ! Déversez vos larmes ! Du liquide naît la vie, comme l'eau. La médiatisation de vos douleurs apaise nos souffrances accortes !
Vous êtes amoureux ? Mais c'est de la dynamite ça !! On sait que l'amour ne dure pas ! " Ce qui fit leur bonheur deviendra leur supplice" ! Et quoi de mieux qu'un chagrin d'amour pour bouleverser l'abîme insondable des amours routiniers de ces amoureux pépères que nous sommes !
Ah ! Confiez-vous ! Epanchez-vous ! Soyez ces nouveaux poitrinaires dans l'anesthésique royaume qui prient dans les faubourgs du désespoir !
Flattez vos épanchements ! Vos effusions sont notre fusion ! Nous nous reconnaissons en vous !
Votre malheur est notre bonheur !
Indéfectible et incorrigible !
Aurez-vous l'indécence d'en réclamer davantage ?
Oui ! Vite !
Le monde va si mal...
...il est temps que moi aussi !