L'almanachronique du 24 novembre
Hello les blogos ! Ouille Ouille Ouille la blogose !
Ecoutons Giraudoux, infatigable humaniste optimiste et homme de théâtre grâcieux : " Ils sont infiniment plus rares que l'on ne croit, les hommes qui apportent ici-bas leur propre aliment, et chez lesquels l'exigence du coeur et de l'inspiration égale juste le génie." Ainsi parlait-il de Mozart, le salzbourgien enchanté.
Il est toujours juste et bon, à l'instar de Giraudoux, de saluer les génies. Hommes de lettres, artistes, inventeurs, poètes; ils sont la jouissance précieuse et rare d'un quotidien qui n'a d'autre dessein que d'être infiniment ordinaire. Mais qu'est-ce que le génie ? Fusse-t-il ignoré en son temps ! " Faire aisément ce qui est difficile aux autres, voilà le talent; faire ce qui est impossible au talent, voilà le génie." Ainsi parlait Henri Frédéric Amiel, un suisse introspectif ( ! ), qui en manquait sérieusement lui, de génie. Mais sa définition me semble assez singulière pour la mettre en pâture ici-bas, en cette modeste chronique, mais géniale ! Salut à toi Mermet !
En dehors de ces génies historiques, tels Picasso, Voltaire, Rimbaud, Brassens et consorts, j'aimerai saluer ici, un tout autre génie, au-delà de toute activités artistiques, qui a fait de sa vie un art ! Et qui a sans doute, comme le préconisait Jouvet, mis de l'art dans sa vie ! Et de l'art croyez-moi, il en est question. Car je veux vous parler de mon charcutier !
Un bon gros jovial, à la mine rosée, qui roule aussi bien les "R" que ne l'est sa poitrine subtilement poivrée ! C'est un petit homme joufflu et bourru, dont la faconde ne cesse d'embellir les marchés, et qui vous débite amoureusement des côtelettes de porc en un geste lumineux et délicat, telle une timide caresse sur un galbe naissant. Que de génie dans son port-étal où les porcs tiquent ! Il faut les voir toutes ces andouillettes fraternelles et si ventrues, toutes ces saucisses lascives qui vous dardent l'occiput de leur forme gironde où l'oeil lardé et imaginaire veille le chaland, et ce boudin noir qui bouillonne encore ! Quelle sanquette ! Sentez-moi cette crépinette, humez-donc cette galante galantine, reniflez mesdames ce saucisson bien membré ! Mais c'est qu'il vit ce vit ! Il vit ! Je ne vous parle même pas de son pâté ! Il défie les lois de l'apesanteur ! Aussi léger qu'un bon mot ! Et son fromage de tête ! Il parle aux pieds ! Quant à son petit salé, c'est un costaud d'une douceur sans pareille !
Non je vous le dis, ya du génie là-dedans ! Du génie !
Et laissons de coté ce que disait Joubert : "Appelons hommes de génie ceux qui font vite ce que nous faisons lentement", pour s'attarder sur une autre citation de Buffon : " Le génie est une longue patience " ! Car de patience, il est question dans la charcuterie !
Et c'est ainsi que Cervelas est grand !
Ecoutons Giraudoux, infatigable humaniste optimiste et homme de théâtre grâcieux : " Ils sont infiniment plus rares que l'on ne croit, les hommes qui apportent ici-bas leur propre aliment, et chez lesquels l'exigence du coeur et de l'inspiration égale juste le génie." Ainsi parlait-il de Mozart, le salzbourgien enchanté.
Il est toujours juste et bon, à l'instar de Giraudoux, de saluer les génies. Hommes de lettres, artistes, inventeurs, poètes; ils sont la jouissance précieuse et rare d'un quotidien qui n'a d'autre dessein que d'être infiniment ordinaire. Mais qu'est-ce que le génie ? Fusse-t-il ignoré en son temps ! " Faire aisément ce qui est difficile aux autres, voilà le talent; faire ce qui est impossible au talent, voilà le génie." Ainsi parlait Henri Frédéric Amiel, un suisse introspectif ( ! ), qui en manquait sérieusement lui, de génie. Mais sa définition me semble assez singulière pour la mettre en pâture ici-bas, en cette modeste chronique, mais géniale ! Salut à toi Mermet !
En dehors de ces génies historiques, tels Picasso, Voltaire, Rimbaud, Brassens et consorts, j'aimerai saluer ici, un tout autre génie, au-delà de toute activités artistiques, qui a fait de sa vie un art ! Et qui a sans doute, comme le préconisait Jouvet, mis de l'art dans sa vie ! Et de l'art croyez-moi, il en est question. Car je veux vous parler de mon charcutier !
Un bon gros jovial, à la mine rosée, qui roule aussi bien les "R" que ne l'est sa poitrine subtilement poivrée ! C'est un petit homme joufflu et bourru, dont la faconde ne cesse d'embellir les marchés, et qui vous débite amoureusement des côtelettes de porc en un geste lumineux et délicat, telle une timide caresse sur un galbe naissant. Que de génie dans son port-étal où les porcs tiquent ! Il faut les voir toutes ces andouillettes fraternelles et si ventrues, toutes ces saucisses lascives qui vous dardent l'occiput de leur forme gironde où l'oeil lardé et imaginaire veille le chaland, et ce boudin noir qui bouillonne encore ! Quelle sanquette ! Sentez-moi cette crépinette, humez-donc cette galante galantine, reniflez mesdames ce saucisson bien membré ! Mais c'est qu'il vit ce vit ! Il vit ! Je ne vous parle même pas de son pâté ! Il défie les lois de l'apesanteur ! Aussi léger qu'un bon mot ! Et son fromage de tête ! Il parle aux pieds ! Quant à son petit salé, c'est un costaud d'une douceur sans pareille !
Non je vous le dis, ya du génie là-dedans ! Du génie !
Et laissons de coté ce que disait Joubert : "Appelons hommes de génie ceux qui font vite ce que nous faisons lentement", pour s'attarder sur une autre citation de Buffon : " Le génie est une longue patience " ! Car de patience, il est question dans la charcuterie !
Et c'est ainsi que Cervelas est grand !