L'almanachronique du 28 novembre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Carton plein la blogose !

Reprenons notre chronique sur les lotos.
Hier, je vous parlais des vieux aux aguets et de madame Dugougnard qui, ravie de sa quine bien horizontale, s'en retournait mollement dans son intérieur nouvellement "ikéisé" pour terminer sa nuit dans les bras médiatiques d'un sirupeux Drucker dont la faconde à reluire se multi-rediffuse en soirée entre un éternel "Histoires naturelles" et un oubliable "Des mots de minuit" dont la lente agonie blafarde lui rappelle que trop sa solitude lancinante et certaine.
Les lotos sont aussi l'occasion idéale de découvrir, à travers nos régions diverses et variées, cet impressionnant art de l'architecture de la salle des fêtes ! Il en va de l'honneur hexagonal ! Pour reconnaître une salle des fêtes du premier coup d'oeil, la règle absolue est d'observer la toute première bâtisse à l'entrée du village. Véritable blockhaus, ses proportions relèvent de l'usine de l'après-guerre. C'est souvent un large et long parallélépipède, sans charme aucun, où les quelques rares délires architecturaux frisent le pragmatisme commode des camps de concentration de jadis ! Un poteau ici pour y suspendre un chauffage pétaradant, une alcôve là pour y ranger les quelques chaises pliables dont la stabilité reste encore à prouver. On est pétrifié par tant d'espace, et l'éclairage au néon met tout le monde sur un même pied d'égalité, à savoir, la laideur ! Le son y est catastrophique, les chiottes misérables et la scène tellement surélevée, qu'il est toujours impossible lors d'une représentation théâtrale d'une des oeuvres de Molière de n'y voir seulement qu'un défilé de petites culottes affriolantes !
Et c'est ainsi, au temps heureux des lotos et en dehors de cette recherche pénible du "13" dans la colonne appropriée, que l'on prend en pleine gueule le son criard d'un micro glaireux qui vous annonce sans retenue un "Trrrrrrrrennnnnte trrrrrrrrrrrrois" tonitruant, sans cette douceur boisée des chalets savoyards et sous l'ardente fluorescence de ce néon atomique que n'aurait pas renié un Céline pourissant.
Ah loto quand tu nous tiens !
Dès lors, tout est en place pour l'extraordinaire tension dramatique du carton plein final ! La crispation est palpable ! Plus on s'approche du chiffre tant attendu, plus le stress s'immisce indéniablement ! Le chauffage a été arrêté. Les chaises pliables ne crissent plus ! Le gosse énervant s'est reçu une bonne claque et de toute façon le pépé est déjà mort ! Alors ? Le quoi ? Le quatorze ou le quatre ? Hein ?
-Le...quarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrranteeeeeeeeeeeeee....le quarrrrrrante...DEUX !
-OUAIS !
-ICI!
-AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH!!!!!!!!
-MON DIEU !
-MAMAN !
- AAAAH JE MEURS !
...et c'est encore madame Dugougnard qui gagne ce magnifique vélo d'appartement !


Publié dans Chroniques

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