L'almanachronique du 29 janvier

Publié le par blancafort

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                                            Chapitre XXCVIIIVI
Arnolphe Turboust de la Chavignôle était assis au comptoir depuis deux heures alors même que sa montre avait un retard considérable.
-Un whisky ?
-Double !
-Un whisky-whisky ?
La blague du serveur ne le fit pas rire. Il était sur une affaire complexe de détournements de fonds de culottes, crottés en bourse. Pour couronner le tout, bien que républicain, sa secrétaire l'avait quitté au petit matin.
-Je vous quitte !
-Vous vous répétez !
-Je n'ai pas été payée depuis trois mois !
-Mais vous travaillez pour moi depuis seulement deux jours !
-Quel radin vous faites !
Ce qu'il fit sans se faire prier. Il excellait dans les imitations. C'est à ce moment précis et quelconque que Jack Barrow entra dans le bar.
-Hello patron ! Je vous cherche depuis hier !
-Et aujourd'hui ?
-On verra demain !
-Tu bois quoi ?
-Pas grand chose de cette oreille !
Jack Barrow était son homme de main aussi con que ses pieds, et sans doute assez sourd comme un pot d'échappement.
La veille, Arnolphe l'avait chargé de retrouver Miss Pemberton, la secrétaire particulière de Max Bateau, richissime propriétaire des entreprises Bateau and Bateau, et qui avait disparu depuis sa naissance.
-Alors la miss ? Des nouvelles ?
-Rien patron ! Que tchi ! Nada ! Que dalle ! Que couic ! Des clous ! Bernique ! Zéro ! Macache ! Peanuts ! Des prunes ! Peau de balle...
-...et balai de crin, je sais !
-Merde patron ! Vous m'avez encore gagné !
-Je suis l'spécialiste des synonymes et des nuances, j'te l'rappelle !
-Vous êtes le boss, ya pas à dire !
-J'te l'fais pas dire !
-J'm'en rappelerai !
Sur ce, Arnolphe commanda un second whisky qu'il prit soin de doubler.
La soirée s'annonçait aussi noire qu'un chagrin. Miss Pemberton était introuvable, sa secrétaire s'était barrée, les culottes étaient trouées et, pour couronner le tout bien qu'ataviquement républicain, Jack Barrow était sourd.
-Question soirée à la con, ça s'annonce bien !
-Pour moi bien tassé patron !
( La suite le 3 juillet 2016 à 14h30 )

Publié dans Chroniques

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