L'almanachronique du 12 février
Hello les blogos ! Grouik Grouik la blogose !
Petit conte inspiré du sieur Gougaud:
Il était un soir trois traders. Ils n'avaient depuis le matin échangé qu'un petit milliard d'actions volatiles. Ne leur restait qu'un maigre million à partager.
- Pour tous les trois ? dit le plus vieux cupide et peu intéressé par l'équité. Autant dire rien, bonnes gens !
- Jouons donc ce million au poker, dit le président du club des fans de Patrick Bruel.
Le plus jeune dit, l'oeil luisant:
- Mes frères, il me vient une idée. Ce soir, couchons-nous sans baiser. Demain matin chacun de nous contera son rêve nocturne et spéculatif, et ce million récompensera le plus ignoble, le plus abject, bref, le plus beau.
Ils se tapèrent dans les mains.
La nuit venue, les voilà qui s'endorment sans toucher, comme promis, l'appétissant galbe fessier siliconé de leurs putes respectives. Le lendemain:
- Mes bons amis, dit le plus vieux, j'ai fait un rêve insurpassable. Par une opération financière des plus complexes, j'ai acheté Google pour un euro symbolique, puis je l'ai revendu dix milliards et avec les bénéfices j'ai racheté l'entreprise familiale de fromages de chèvre. Je suis devenu dès lors le plus gros producteur de cabécous au monde.
- C'est tout ? Fadaises ! dit l'amateur de poker. Moi, j'ai acheté la Chine, puis j'ai revendu tous les chinois au reste du monde. Avec les bénéfices, j'ai acheté la Suisse. J'ai construit un pont entre les deux pays et je produis désormais de véritables nems dans les alpages du bord du lac Léman au lait cru. Depuis Bill Gates est mon chauffeur.
Le cadet gratta sa tignasse, un vague sourire au museau.
- Moi, mes amis, dit-il enfin, je vous ai vus dans mon sommeil, l'un caressant ses cabécous, l'autre se faisant chier en Suisse en s'enfilant ses nems, et j'ai pensé : riches et heureux comme ils sont devenus, qu'ont-ils à faire d'un petit million ? Alors, ma foi, je l'ai dépensé tout seul.
Et il s'en fut, le coeur léger, dans sa nouvelle Porshe.