L'almanachronique du 13 mars

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Grumph Grumph la blogose !

John Dufaut était assis depuis l'ouverture au bout du comptoir du bar "Chez moi" où il se sentait chez lui. A ses côtés, l'inspecteur Pete Marlow, son supérieur, tirait désespérément sur une cigarette bien roulée mais peu lubrique. 
-Supposons que vous puissiez démêler le vrai Dufaut, dit à l'envolée Marlow pourtant terre à terre, que faudrait-il penser du cas Laurie Bridge ?
John se gratta la tête avec son pouce fétiche avant le tirage du samedi.
-Laurie la chanteuse ?
-Celle qui fait chanter Paul Lebitt plutôt !
-Je pensais que c'était Dudul !
-Oh tu sais de Lebitt à Dudul ya pas loin !
En effet, Lebitt et Dudul étaient les gardes du maillot de corps du parrain de Laurie, Don Corléon, un mafieux méfiant mafflu qui découpait au rasoir les épithètes avec lesquels il s'accordait peu.
-Je crois que Laurie Bridge pourrait être la coupable, répondit John, mais n'oublions pas que cela paraît tout de même inconcevable chef !
-Et en quoi Dufaut ?
-Elle n'a pas de bras !
-Et alors ? Je n'ai pas de nez, rien ne m'empêche d'en avoir pourtant dans mes enquêtes !
La logique était implacable. Mais comment aurait-elle pu voler le Munch, malgré son imposante mâchoire ?
-Je cherche !
Comment ?
-Je cherche pauvre auteur peu fertile !
Comment ça "peu fertile" ?! Tu veux voir ?
-Vas-y plumitif de mes deux ! répondit Marlow dont sa tronche de con avec ses yeux chassieux semblait avoir craché des glaires verdâtres dans des paupières sanglantes !
-Mouais c'est nul ça ! répliqua tout de go et pauvrement l'inspecteur succeptible et mal né d'une mère alcoolique et d'un père abruti, voire jocrisse !
C'est alors qu'une éclatante fanfare retentit, impérieuse, quelque part sous la voûte des chiottes du bar "Chez moi". Et John Dufaut vit Pete Marlow et la tenancière du vieux dégueulasse se lever de leurs sièges, tandis que deux éléphants faisaient leur entrée, portant une escalope de dinde, dont les veines précieuses avaient la pâleur cadavérique des larmes de crocodile.
Et toc ! Non mais !

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article