L'almanachronique du 23 janvier

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Snurf Snurf la blogose !

Ma femme, qui, si vous n'y prenez gare, peut devenir à tout moment votre femme, ma très chère femme, cet être doué d'incommensurable déraison, la préférée de mes nuits quand je suis à la maison, possède en elle une capacité irrésistible et commune à bien des donzelles : elle sait bouder.
Ce fameux trait de caractère immodéré qui vous indique, sans nulle retenue, le mécontentement avéré de la dite conjointe, par une attitude renfrognée, voire maussade, qu'elle sait entretenir à dessein.
Si j'en crois mes amis, ces fidèles fantômes qu'une certaine faiblesse eut la fâcheuse cruauté de les placer sur mon chemin, nous sommes des millions de couillons à faire face à cette caractéristique inhérente au genre féminin. Et je m'en voudrais ardemment que de vous laisser seul, démuni, devant cet état de fait. Car, la question n'est pas anodine, peut-on sans bouillir rester de marbre devant cette contrariété acariâtre qui nous les gonfle pompeusement ? Hmmm ? Je n'attendrais pas votre réponse, je la suppute. Voici donc quelques conseils pour éviter, d'une part de vous irriter la caudale, et d'autre part, de vous laisser aller à une compassion toute masculine.
Tout d'abord et dans un premier temps : se garder de tout questionnement sur la bouderie constatée de façon à s'épargner inévitablement une longue tirade, émaillée de sniffements empesés, dont les divagations versatiles vous laisseront pantois. Et si par malheur, alors que vous n'avez pas posé la funeste question, elle s'accorde à vous exposer tout de même son supposé malaise, il est impératif de ne jamais croiser son regard de petite chatte affectée, de peur de tomber, irrépressiblement, dans un apitoiement fatal qu'engendre immanquablement la candeur d'un regard embué.
Dans un deuxième temps, au quotidien, savoir apprécier toutes les situations. Éviter de tomber dans le panneau et appréhender promptement la fâcherie à venir. Avant la moue indubitable, parler de tout et de rien, sans s'arrêter, sans laisser de répit, soliloquer à satiété, user de circonlocutions vaporeuses, de périphrases conjecturales, pérorer, pérorer, pérorer jusqu'à plus soif. En un mot : faire comme elle. Et mieux, égaler les interminables conversations des mémorables soirées pyjamas entre filles, en commérant sur des amis communs. Je sais, c'est ardu, sinon inconcevable, mais avec un minimum d'effort, vous y arriverez, j'en suis sûr.
Ne pas oublier, c'est important, d'annoncer à intervalles réguliers les week-end à venir que vous pourriez passer ensemble, loin du tumulte ambiant, pour des tête-à-tête romantiques et instamment souhaités. Voire un hypothétique voyage en cours. Attention. Réaliser, au moins une fois sur dix, un week-end prophétisé, en vue de vous protéger d'un soupçon légitime.
Dernier conseil : ne jamais, jamais, ô grand jamais, demander comment va-t-elle ? Sa réponse sera toujours invariablement : " Mal ! " Ne pas reculer devant un égocentrisme phallocrate pour imprudemment se dispenser de penser à autrui. On dort mieux.
Voici mes blogos chéris mes précieux conseils. Si vous suivez minutieusement ma méthode, vous ne serez plus jamais importuné par cette ce propos tant redouté : " Chéri ? Hmmmm... gnagnagnascrogneugneu..."
Si vous répondez : " Hein ?", vous êtes foutu !
A bon entendeur, salut !

Publié dans Chroniques

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