Poème de l'absurdité ambiante
Le cochon d'inde
Souvent, pour s'amuser,les hommes bien peu sages
prennent des cochons d'inde, mornes rongeurs amers
qui suivent, indolents compagnons de voyage,
ces pitres en vacances au bord de la mer.
A peine les ont-ils déposés sur leurs serviettes
que ces vils rats, maladroits et honteux
grattent piteusement le sable, en quête
de verdure improbable à coté d'eux.
Ce rongeur peu frisé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si con, qu'il est comique et laid!
L'un agace son "groin" avec une crème solaire, seul !
L'autre mime, en grognant, un infirme replet !
Le politique est semblable au prince des huées,
qui hante les maisons et se fout des années,
exilé sur une plage au milieu d'autres handicapés,
ses petites pattes l'empêchent de voler.
Allègorie baudelairienne de la plotique subordonnée