L'almanachronique du 16 janvier
Hello les blogos ! Qui êtes-vous la blogose ?
Vous imaginez combien les arbres, ici, au Groenland, sont précieux et rares, voire rares et précieux ! Et bien imaginez un peu, la phénoménale gueule de bois que j'trimbale ce matin ! Un bois très singulier, pour tout dire prodigieux ! Et quelle gueule ! Mazette !
Hier soir, donc, après une sieste revigorante, j'ai retrouvé la bande de fous furieux, écluseurs patentés et danois par alliance, pas chiens pour un sou, avec qui j'avais tenté de dessiner après un repas peu frugal, et selon les descriptions bouffonnes de Kaali, le crabe des neiges. Direction le Tulles Bar. Le bar branché de Nuuk ! Tout de bois vêtu, un long et vaste comptoir en L, le Tulles Bar ressemble aux rades boursouflés et richement décorés du fin fond des Etats-Unis, du moins l'idée que je m'en fais, avec un nombre invraisemblable de photos au mur, et la non-moins traditionnelle "revue de presse" des visiteurs du monde entier qui ont laissé quelques traces de leur passage. Un drapeau canadien, une fleur d'Ecosse et une tour Eiffel faite avec le tortillon d'un bouchon de champagne, entre autres. Le serveur, un thaïlandais ( ???!!! ), à la suite de la demande express de Sam, un des danois, me sert un cocktail de bienvenue. Kahlua, Grand-Marnier, Sambuca, café et crème. J'ai connu des "bienvenues" plus avenantes ! Waouh ! Trop sirupeux à mon goût. Va pour une bière ! Car il faut bien le dire, au Groenland, l'alcool, tout comme la vie courante, est cher, très cher. Pour se prendre une cuite, faut sérieusement avoir les moyens ! Ce qui paraît être le cas de mes hôtes. Pour une fois ! Je me laisse porter.
Il est une tradition curieuse et agréable à la fois, au Groenland, et plus particulièrement en ce bar aimable, c'est que les femmes aiment pincer les fesses des hommes ! Pratique courante, elle est, paraît-il, un signe de délicate exaltation relationnelle. Ce qui n'est pas pour me déplaire ! Ainsi, j'ai pu faire connaissance avec Astrid, l'oeil goguenard, Mackayla, une brune "convexe", et Anouk, une inuit, belle comme une stalactite d'eau gelée. Aussi froide. Un régal ! Mes fesses ne cesseront de les remercier toutes les trois ! Souvenir impérissable !
Quelques points noirs tout de même. Au Groenland, le taux de suicide chez les jeunes, est proprement impressionnant. On avoisinne celui du Japon. Ils se bourrent la gueule, puis, c'est pratique et inévitable, s'endorment dehors, pour ne retrouver qu'au petit matin, des corps congelés, sans vie. Tu m'étonnes ! Les traditions, ici, se sont perdues dans les dérives occidentales, et ces jeunes, dont les perspectives d'avenir se gercent au Pittaraq orgueilleux, tombent dans un alcoolisme foudroyant, et le plus souvent fatal.
Je quitte ce monde de beuverie chaleureuse, et m'en vais dormir, le coeur zélé, et quelque peu taciturne.
Au petit matin, direction Sisimiut, un ancien port baleinier, au nord. Je viens de passer le cercle polaire. La côte occidentale est prodigieusement belle. Le ciel est d'azur. Les montagnes aux arêtes acérées ressemblent aux nombreux icebergs qui dérivent lentement dans une mer qui semble morte, gelée. -26°. Sisimiut est la capitale des chiens de traîneau du Groenland, et apparemment, chaque foyer possède sa propre meute de chiens qui monte la garde, et hurle à la moindre visite. Les chiens, ici, sont plus importants que les êtres humains. Ils sont la survie même dans ce monde en toute apparence hostile. Pas un arbre en vue. Les rares saules et bouleaux, aperçus à Nuuk subrepticement, ne peuvent plus, en ce coin égaré, ni pousser, ni résister aux assauts incessants du froid polaire. Mais que de beautés sauvages ! A vous couper le souffle ! Tout est blanc, uniforme et magique. A tel point, que losque vous marchez en cette nature invariable et troublante, sans but précis, vous perdez à coup sûr le sens du temps. Vous n'avez plus aucune notion, ni de l'heure, ni du jour. D'ailleurs, il fait jour que quelques heures, voire quelques minutes, mais le temps est, comme le paysage, invariable, comme immuable, et éternel.
Demain, un autre jour, une autre nuit.
A demain.
P.S. Pour les dessins, on verra au retour. Je ne peux les publier sur un scanner. Celui-ci, ici, est comme le lagopède, complètement mortifié !
Vous imaginez combien les arbres, ici, au Groenland, sont précieux et rares, voire rares et précieux ! Et bien imaginez un peu, la phénoménale gueule de bois que j'trimbale ce matin ! Un bois très singulier, pour tout dire prodigieux ! Et quelle gueule ! Mazette !
Hier soir, donc, après une sieste revigorante, j'ai retrouvé la bande de fous furieux, écluseurs patentés et danois par alliance, pas chiens pour un sou, avec qui j'avais tenté de dessiner après un repas peu frugal, et selon les descriptions bouffonnes de Kaali, le crabe des neiges. Direction le Tulles Bar. Le bar branché de Nuuk ! Tout de bois vêtu, un long et vaste comptoir en L, le Tulles Bar ressemble aux rades boursouflés et richement décorés du fin fond des Etats-Unis, du moins l'idée que je m'en fais, avec un nombre invraisemblable de photos au mur, et la non-moins traditionnelle "revue de presse" des visiteurs du monde entier qui ont laissé quelques traces de leur passage. Un drapeau canadien, une fleur d'Ecosse et une tour Eiffel faite avec le tortillon d'un bouchon de champagne, entre autres. Le serveur, un thaïlandais ( ???!!! ), à la suite de la demande express de Sam, un des danois, me sert un cocktail de bienvenue. Kahlua, Grand-Marnier, Sambuca, café et crème. J'ai connu des "bienvenues" plus avenantes ! Waouh ! Trop sirupeux à mon goût. Va pour une bière ! Car il faut bien le dire, au Groenland, l'alcool, tout comme la vie courante, est cher, très cher. Pour se prendre une cuite, faut sérieusement avoir les moyens ! Ce qui paraît être le cas de mes hôtes. Pour une fois ! Je me laisse porter.
Il est une tradition curieuse et agréable à la fois, au Groenland, et plus particulièrement en ce bar aimable, c'est que les femmes aiment pincer les fesses des hommes ! Pratique courante, elle est, paraît-il, un signe de délicate exaltation relationnelle. Ce qui n'est pas pour me déplaire ! Ainsi, j'ai pu faire connaissance avec Astrid, l'oeil goguenard, Mackayla, une brune "convexe", et Anouk, une inuit, belle comme une stalactite d'eau gelée. Aussi froide. Un régal ! Mes fesses ne cesseront de les remercier toutes les trois ! Souvenir impérissable !
Quelques points noirs tout de même. Au Groenland, le taux de suicide chez les jeunes, est proprement impressionnant. On avoisinne celui du Japon. Ils se bourrent la gueule, puis, c'est pratique et inévitable, s'endorment dehors, pour ne retrouver qu'au petit matin, des corps congelés, sans vie. Tu m'étonnes ! Les traditions, ici, se sont perdues dans les dérives occidentales, et ces jeunes, dont les perspectives d'avenir se gercent au Pittaraq orgueilleux, tombent dans un alcoolisme foudroyant, et le plus souvent fatal.
Je quitte ce monde de beuverie chaleureuse, et m'en vais dormir, le coeur zélé, et quelque peu taciturne.
Au petit matin, direction Sisimiut, un ancien port baleinier, au nord. Je viens de passer le cercle polaire. La côte occidentale est prodigieusement belle. Le ciel est d'azur. Les montagnes aux arêtes acérées ressemblent aux nombreux icebergs qui dérivent lentement dans une mer qui semble morte, gelée. -26°. Sisimiut est la capitale des chiens de traîneau du Groenland, et apparemment, chaque foyer possède sa propre meute de chiens qui monte la garde, et hurle à la moindre visite. Les chiens, ici, sont plus importants que les êtres humains. Ils sont la survie même dans ce monde en toute apparence hostile. Pas un arbre en vue. Les rares saules et bouleaux, aperçus à Nuuk subrepticement, ne peuvent plus, en ce coin égaré, ni pousser, ni résister aux assauts incessants du froid polaire. Mais que de beautés sauvages ! A vous couper le souffle ! Tout est blanc, uniforme et magique. A tel point, que losque vous marchez en cette nature invariable et troublante, sans but précis, vous perdez à coup sûr le sens du temps. Vous n'avez plus aucune notion, ni de l'heure, ni du jour. D'ailleurs, il fait jour que quelques heures, voire quelques minutes, mais le temps est, comme le paysage, invariable, comme immuable, et éternel.
Demain, un autre jour, une autre nuit.
A demain.
P.S. Pour les dessins, on verra au retour. Je ne peux les publier sur un scanner. Celui-ci, ici, est comme le lagopède, complètement mortifié !