L'almanachronique du 5 novembre
Hello les blogos ! Hé la blogose ! Un dernier pour la route ?...
En voilà un lourd brouillard et un pesant gîte nuageux ! Novembre se module sur tous les tons. Les frimas friment à peine, le vin se littérature sur les flancs des tonneaux tanisiés, le premier chapitre s'écrit en accents toniques. Dans tout juste un mois, il déliera les langues mortes, "donnera de l'audace aux timides et rendra gais les hypocondres."
Les intérieurs tendent la main aux frissonnants sans yeux. Les cheminées crépitent, les lampes se tamisent et la soupe, toute brunie par le temps, exhale une odeur sombre de graisse de canard. Le chien se regroupe. Il se love dans un vieux pull. Bientôt, il pètera pour se chauffer la truffe, accolée à sa rondelle conciliante.
Les amis rappliquent par l'odeur alléchés. Et j'écoute...
" Les vieux copains
Tout ridés, fatigués
Qui vous tendent la main
Après bien des années
Les vieux copains
Que l'on voit s'en aller
En s'tenant la main
Pour ne pas culbuter
Les vieux copains
Qu'ont les yeux comm' les cieux
Quand les cieux sont tout gris
Et qui voient pour le mieux (...)
J'suis un d'ceux-là, mon Dieu !
Rendez-moi la folie,
Celle que je cachais
Dans le fond de mon lit
Lorsque la nuit venait
Et que je dénonçais
Dans le froid du silence,
Les raisons de la chance
A faire que la vie
Se raconte ou se vit,
Ca dépend du talent
Qui se donne ou se vend
Quand on a décidé
D'écrire ou de chanter,
L'Amour ou l'Amitié
Qui ne font que passer "
En voilà un lourd brouillard ! Et je plonge ce matin mes yeux mûrs dans le regard de Léo.