L'almanachronique du 29 juillet
Hello les blogos ! Youyoù la blogose !
Dans la série des animaux génocidables en période estivale, qui font de l'enfer un endroit édénique, aujourd'hui, évoquons le cas particulier de la fourmi rouge, plus communément appelée chez les latins : formica rufa.
La fourmi rouge est un insecte hyménoptère, de la famille des Myrméges, dont l'abdomen force le respect, et dont les fortes mandibules suscitent la piété craintive. Il y a trois sortes d'individus d'ameise, des mâles, des femelles et des neutres, dont les deux premières sont ailées et en petit nombre, tandis que les ouvrières ou neutres, qui ne sont pas ailées ( on ne peut pas tout avoir !), composent presque exclusivement les fourmilières. L'exploitation, une fois de plus, de la fourmi par la fourmi !
La fourmi rouge vit en société pour se fendre la gueule, et construit, les mois d'été, de formidables HLM qui, comme d'habitude, ne ressemblent à rien; les fourmilières, formées de petits brins de paille, de feuilles mortes et de graines. Les fourmis mâles et les femelles, lorsqu'elles sont entièrement développées, quittent les fourmilières à cause du bruit et de l'odeur, volent dans l'air et s'y accouplent. J'ai essayé, et, malgré une indéfectible lubricité débridée, je vous le dis tout net : "Vive le plumard !"
D'autant plus que les mâles meurent tout de suite après les ébats de rigueur. Quant aux femelles, elles retournent à leurs fourmilières, où cependant on n'en reçoit qu'un petit nombre. Dehors les salopes !! Non mais ! C'est alors qu'elles pondent, et les neutres de prendre soin des futurs gnomes mandibulés. Mais revenons aux particularités singulières.
Les femelles et les neutres ont à l'extrémité de leur abdomen, deux glandes par lesquelles elles sécrètent une liqueur particulière, acide, et qui, sur une peau délicate de vierge effarouchée au string tendu, peut faire naître du prurit et des éruptions. Cette liqueur, c'est ce qu'en chimie on appelle l'acide formique.
L'acide formique, en dehors des propriétés "réductrices" dont on se fout convenablement, mélangé à l'alcool de gentiane, devient alors une boisson exceptionnelle, étourdissante, pour ne pas dire expéditive dans ce qu'elle apporte de bien-être euphorisant et jubilatoire !
Pour récolter ce divin "breuvage", on recueille les fourmis en plaçant un bâton enduit de miel au-dessus d'une fourmilière, ou bien en y enfonçant une bouteille à goulot mince, et contenant au fond un peu de ce miel goûteux. Lorsque cette bouteille est suffisamment remplie de fourmis, on la retire, on arrose les insectes de trois parties d'alcool de gentiane, et on attend six à huit jours.
On décante le liquide, et on le conserve sous le nom d'esprit de fourmis (formicarum spiritus). C'est cet esprit dont on fait ensuite, durant les longues soirées grillonnantes, les ivresses convenables.
Quel été mes aïeux, quel été !
Dans la série des animaux génocidables en période estivale, qui font de l'enfer un endroit édénique, aujourd'hui, évoquons le cas particulier de la fourmi rouge, plus communément appelée chez les latins : formica rufa.
La fourmi rouge est un insecte hyménoptère, de la famille des Myrméges, dont l'abdomen force le respect, et dont les fortes mandibules suscitent la piété craintive. Il y a trois sortes d'individus d'ameise, des mâles, des femelles et des neutres, dont les deux premières sont ailées et en petit nombre, tandis que les ouvrières ou neutres, qui ne sont pas ailées ( on ne peut pas tout avoir !), composent presque exclusivement les fourmilières. L'exploitation, une fois de plus, de la fourmi par la fourmi !
La fourmi rouge vit en société pour se fendre la gueule, et construit, les mois d'été, de formidables HLM qui, comme d'habitude, ne ressemblent à rien; les fourmilières, formées de petits brins de paille, de feuilles mortes et de graines. Les fourmis mâles et les femelles, lorsqu'elles sont entièrement développées, quittent les fourmilières à cause du bruit et de l'odeur, volent dans l'air et s'y accouplent. J'ai essayé, et, malgré une indéfectible lubricité débridée, je vous le dis tout net : "Vive le plumard !"
D'autant plus que les mâles meurent tout de suite après les ébats de rigueur. Quant aux femelles, elles retournent à leurs fourmilières, où cependant on n'en reçoit qu'un petit nombre. Dehors les salopes !! Non mais ! C'est alors qu'elles pondent, et les neutres de prendre soin des futurs gnomes mandibulés. Mais revenons aux particularités singulières.
Les femelles et les neutres ont à l'extrémité de leur abdomen, deux glandes par lesquelles elles sécrètent une liqueur particulière, acide, et qui, sur une peau délicate de vierge effarouchée au string tendu, peut faire naître du prurit et des éruptions. Cette liqueur, c'est ce qu'en chimie on appelle l'acide formique.
L'acide formique, en dehors des propriétés "réductrices" dont on se fout convenablement, mélangé à l'alcool de gentiane, devient alors une boisson exceptionnelle, étourdissante, pour ne pas dire expéditive dans ce qu'elle apporte de bien-être euphorisant et jubilatoire !
Pour récolter ce divin "breuvage", on recueille les fourmis en plaçant un bâton enduit de miel au-dessus d'une fourmilière, ou bien en y enfonçant une bouteille à goulot mince, et contenant au fond un peu de ce miel goûteux. Lorsque cette bouteille est suffisamment remplie de fourmis, on la retire, on arrose les insectes de trois parties d'alcool de gentiane, et on attend six à huit jours.
On décante le liquide, et on le conserve sous le nom d'esprit de fourmis (formicarum spiritus). C'est cet esprit dont on fait ensuite, durant les longues soirées grillonnantes, les ivresses convenables.
Quel été mes aïeux, quel été !