L'almanachronique du 14 avril

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Fiu Fiu la blogose !

Lorsque j'étais enfant on faisait encore, et plusieurs fois par semaine, des dictées avec correction, sur de grands tableaux noirs qui s'accrochaient au mur de la classe, à des pitons, par des oeillets ourlés de laiton. L'instituteur nous amusait alors, et parfois nous terrifiait, avec une prononciation circonstanciée qui lui faisait irrésistiblement et prophylactiquement nommer avec précision, et successivement, chacune des lettres d'un mot. Le double R devenait un roulement de tambour râpeux, le double N un souffle suspendu et très grimaçant, quant à la terminaison féminine d'un participe passé, l'orateur précieux s'en donnait à coeur joie pour nous en faire apprécier la substantifique moelle gracieuse.
Il fallait se lever tôt pour faire une faute. D'autant plus, et avec l'aide appréciable de l'étymologie gréco-latine, que l'instituteur décortiquait un mot avec la même appétance qu'un cuistot devant une poularde. Ce qui facilitait grandement la tâche. Avec la connaissance du vocable, l'orthographe n'était alors qu'une indéniable partie de plaisir.
Ce qui m'amène aujourd'hui à me pencher sur l'une des appréciations et interrogations linguistiques d'une des plus fidèles blogoses de l'almanachronique. Vous savez d'autant plus que je n'ai pas pour habitude de commenter les commentaires, mais il me semble qu'en ce cas précis, il était juste et bon que je m'y attardasse. ( ? )
Miss Riz, car tel est son nom, me demandait en effet dernièrement, à la suite d'une des chroniques, pourquoi avais-je associé auguste avec partie de jambe en l'air ? Et quelle était donc la signification de cette "énigme" ?
Ploum Ploum.
Mais citons, si vous le voulez bien, la phrase précise : " ... je m'étais glissé lascivement sous ces fleurs odorantes pour d'augustes parties de jambes en l'air. "
Chère Miss Riz, ouvrons ensemble les feuilles légères et délicates du dictionnaire Le Robert, qui, malgré les années qui passent, a encore une belle paire !
Auguste : adj.-"consacré par les augures". Littér. Qui inspire un grand respect, de la vénération ou qui en est digne.= grand, noble, respectable, 1. sacré, saint, solennel, vénérable.
Voilà pour la définition. Mais ce serait trop simple que de s'en contenter. Car dans la littérature chroniquienne, outre le style, il est des petits plaisirs réthoriques dont l'auteur s'humecte volontiers la plume. Comme la métaphore ou la licence poétique. Entre autres.
Or donc, chère Miss Riz, dans cette phrase "... je m'étais glissé lascivement sous ces fleurs odorantes pour d'augustes parties de jambes en l'air. ", on pouvait lire, avec l'aide d'un synonyme figuré et dûment choisi : " ... je m'étais glissé lascivement sous ces fleurs odorantes pour de vénérables parties de jambes en l'air." Car, hétérosexuellement parlant, j'ai pour la chose, l'acte d'amour, un grand respect fait d'admiration et d'affection. Qui plus est, si celle-ci s'accomplit sous les ramures odorantes de la glycine, évoquée dans la chronique.
Car il faut bien le dire, également et modestement, je me targue parfois, d'aucunes grincheuses vous diront jamais, d'être l'un des plus fidèles représentants de la lignée célèbre des amants joyeux et illustres, tels les Casanova et Don Juan, et autres Sade à particules. D'où l'emploi du terme auguste qui me semble à juste titre adéquat, voire pertinent.
Toute modestie mise à part !
Augustement parlant.

Publié dans Chroniques

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