L'almanachronique du 11 mai

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Zaïzaïzaïzaï la blogose !

Mai, qui rappelle à l'homme combien il est ardu de faire ce qu'il lui plaît en temps de crise, lui enseigne à se méfier des sous-bois. En effet, ceux-ci, après de longues pluies périodiques, deviennent par la chaleur retrouvée de véritables gîtes fructueux pour nos affectueux moustiques. Ils y puisent leur vigueur et l'habileté de leurs ailes. Quant aux myriapodes, ces mandibulates à pied d'oeuvre, ils y font leur premier pas et profitent de l'humidité ambiante pour s'humecter les arpions. Dès lors, des brutes sanguinaires, des monstres à mandibules, d'autres à trompes effrontées, insectes divers et multiformes, s'apprêtent à envahir le monde placide des plaines et des prairies où la caille margote. Ils sont nombreux. Ils ont faim et sont sans pitié.
Mais les sous-bois peuvent être également le terreau favorable pour des mousseronières d'une toise de diamètre, mousserons qu'il est bon de ne pas trop faire rissoler pour en garder la suave saveur. Ils sont aussi des hâvres de paix pour des plantes et fleurs, plus originales et colorées que bien des oeuvres impressionnistes. Et notamment les orchidées.
Dans le Gers, qui a tant inspiré le peintre Bosch avec des scènes de beuveries crasseuses et orgiasques, département rural par excellence, il n'est pas rare d'observer d'abondantes et maintes orchidées, le long des chemins de randonnée, et dont la beauté racée n'est pas sans rappeler l'harmonieuse plastique de la bouse de vache en plein soleil. Quarante-deux taxons, unité formelle représentée par un groupe d'organismes, ont été identifiés et observés jusqu'à ce jour. Et ce n'est que merveille printanière que celle de l'orchidée.
Car ce qui nous distingue du pétoncle, c'est que nous pouvons, nous les hommes, discerner l'infiniment petit de l'infiniment grand. Et cette singularité, ô combien respectable, nous permet de nous émouvoir à peu de frais, bien que la chaleur persiste, et nous donne l'occasion de constater avec délice combien le monde est beau. Car oui il est beau ! Il suffit pour cela de se pencher. D'où l'importance substantielle des genoux. On peut les plier et ainsi contempler l'infiniment petit.
Et qu'il est doux et infini que ce monde microscopique. Il nous éloigne des vicissitudes austères et capitalistes, et nous rend humble.
Penchez-vous, attardez-vous.
Et vous verrez, peut-être, comme j'ai pu l'examiner hier, l'Ophrys insectifera Linné, ou la non-moins étonnante Ophrys scolopax Cavallines.
J'en suis encore ému.
A vous de voir...
 http://orchidee32.free.fr/orchidee/Orchi32-Accueil.htm


Publié dans Chroniques

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