L'almanachronique du 26 juin
Hello les blogos ! Hi Hiiiiiiiiiii la blogose !
" La mort, disait une dame que connaissait Alexandre Vialatte, ça me dérange, parce que je n'aime pas le changement. "
Et le changement, c'est mauvais pour la santé.
Regardez Michael Jackson ! Si c'est pas une preuve ça !
Voilà le problème : on n'aime pas être dérangé.
Même attitude chez la drôle de dame, Farrah Fawcett, à son lit de mort. Juste avant de mourir, elle tentait une nouvelle fois de gonfler sa blonde chevelure pour minimiser son anorexie légendaire. Sa servante s'en étonnait. " A quoi bon, Madame ? disait-elle, vous en avez pour si peu de temps ! - Raison de plus pour ne pas le perdre ! " répondit cette sylphide planchette admirable. On ne saurait avoir plus de bon sens. Et ce n'est pas Charlie qui pourrait dire le contraire.
On n'aime pas être dérangé. C'est dit.
Et la mort change les habitudes. C'est chiant. Voire définitif. Aussi cherche-t-on à garder ses habitudes par devers soi. C'est rassurant. Le Père Lachaise ne disait pas le contraire quand il déclarait : " Dans toutes ces habitudes que j'affectionne, il en est une à laquelle je ne dérogerais pas de sitôt : celle de vivre ! " Manque de pot, à peine ces paroles prononcées, il cessa de vivre en mourant. Quel con !
C'est comme moi. J'aime beaucoup les habitudes. Surtout les miennes. Et j'essaie le plus possible de les protéger en évitant tout changement. Tout d'abord parce que l'angoisse métaphysique de la mort me pertube. Je n'ai aucune capacité, ni la sagesse, de croire que la mort n'est qu'un vrombissant moteur à vivre pleinement mon RSA dans sa grande dimension dramatique. Ensuite, parce que je ne suis pas loin de penser comme Jean Rostand qui préconisait trois remèdes à cette éternelle angoisse métaphysique : " Ou l'apaiser avec un dieu, ou la noyer dans le plaisir, ou la guérir par des pilules. " Moi j'ai décidé, épicurisme oblige, de la noyer dans le plaisir. Et le plaisir ne peut éclore que dans de saines habitudes. Le plaisir s'apprend. Il est une conséquence de notre culture et de notre éducation.
Tenez hier soir. Un ami de petite taille, un paysan gascon ressemblant à un chinois frondeur, est arrivé en mon home en compagnie de deux donzelles, certes un peu bouchées, mais ô combien bien galbées. Il s'agissait de deux bouteilles de jaja, une de Pessac-Léognan, château Couhins 2004, et une autre du Domaine Capmartin, un Madiran 2003.
Ses visites, à cet ami impérissablement pernicieux de grande âme, sont toujours un plaisir et une habitude heureusement hebdomadaire.
Eh bien figurez-vous, que l'essentiel du plaisir partagé réside justement dans cette habitude enivrante et salvatrice. Elle forge un sentiment d'éternité. La mort est alors lointaine, impénétrable, abstruse. Il ne reste que la vie. Avec son absurdité et son ridicule.
Mais le ridicule ne tue plus.
Enfin, c'est c'qu'on dit.
" La mort, disait une dame que connaissait Alexandre Vialatte, ça me dérange, parce que je n'aime pas le changement. "
Et le changement, c'est mauvais pour la santé.
Regardez Michael Jackson ! Si c'est pas une preuve ça !
Voilà le problème : on n'aime pas être dérangé.
Même attitude chez la drôle de dame, Farrah Fawcett, à son lit de mort. Juste avant de mourir, elle tentait une nouvelle fois de gonfler sa blonde chevelure pour minimiser son anorexie légendaire. Sa servante s'en étonnait. " A quoi bon, Madame ? disait-elle, vous en avez pour si peu de temps ! - Raison de plus pour ne pas le perdre ! " répondit cette sylphide planchette admirable. On ne saurait avoir plus de bon sens. Et ce n'est pas Charlie qui pourrait dire le contraire.
On n'aime pas être dérangé. C'est dit.
Et la mort change les habitudes. C'est chiant. Voire définitif. Aussi cherche-t-on à garder ses habitudes par devers soi. C'est rassurant. Le Père Lachaise ne disait pas le contraire quand il déclarait : " Dans toutes ces habitudes que j'affectionne, il en est une à laquelle je ne dérogerais pas de sitôt : celle de vivre ! " Manque de pot, à peine ces paroles prononcées, il cessa de vivre en mourant. Quel con !
C'est comme moi. J'aime beaucoup les habitudes. Surtout les miennes. Et j'essaie le plus possible de les protéger en évitant tout changement. Tout d'abord parce que l'angoisse métaphysique de la mort me pertube. Je n'ai aucune capacité, ni la sagesse, de croire que la mort n'est qu'un vrombissant moteur à vivre pleinement mon RSA dans sa grande dimension dramatique. Ensuite, parce que je ne suis pas loin de penser comme Jean Rostand qui préconisait trois remèdes à cette éternelle angoisse métaphysique : " Ou l'apaiser avec un dieu, ou la noyer dans le plaisir, ou la guérir par des pilules. " Moi j'ai décidé, épicurisme oblige, de la noyer dans le plaisir. Et le plaisir ne peut éclore que dans de saines habitudes. Le plaisir s'apprend. Il est une conséquence de notre culture et de notre éducation.
Tenez hier soir. Un ami de petite taille, un paysan gascon ressemblant à un chinois frondeur, est arrivé en mon home en compagnie de deux donzelles, certes un peu bouchées, mais ô combien bien galbées. Il s'agissait de deux bouteilles de jaja, une de Pessac-Léognan, château Couhins 2004, et une autre du Domaine Capmartin, un Madiran 2003.
Ses visites, à cet ami impérissablement pernicieux de grande âme, sont toujours un plaisir et une habitude heureusement hebdomadaire.
Eh bien figurez-vous, que l'essentiel du plaisir partagé réside justement dans cette habitude enivrante et salvatrice. Elle forge un sentiment d'éternité. La mort est alors lointaine, impénétrable, abstruse. Il ne reste que la vie. Avec son absurdité et son ridicule.
Mais le ridicule ne tue plus.
Enfin, c'est c'qu'on dit.