L'almanachronique du 11 septembre

Publié le par blancafort

Hello les blogos ! Vroum Vroum la blogose !

AAAAAaaaaaaahhhhhhhhh ! ( Oui, j'aime au petit matin bramer ma haine féroce et claironner haut mon courroux Doudou ! ) AAAAAAaaaaaahhhhh !!! C'est Mozart qu'on assassine ! Breton, réveille-toi ! Ils sont devenus fous ! ( Quand je dis Breton, n'y voyez aucune allusion salée au bretonnant lambda, amateur de galettes iodées et de moules chantilly, non, j'évoque ici André Breton, le poète ornais quelque part.)
Ploum Ploum !
Je voudrais en effet m'énerver, en cette preste matinée, sur une pratique lexicale révoltante qui abreuve nos sillons, un tic de langage obscène. Oui Oui, je pose mes mets, et même je pèse mes mots ! Obscène, vous dis-je ! Et n'y voyez là aucune insinuation sexuelle, je parle d'indécence, d'inconvenance.
Oh je n'évoque nullement l'indécence d'un au jour d'aujourd'hui, ni même l'inconvenance d'un concrètement, non, c'est bien plus grave que cela. En effet, concrètement, au jour d'aujourd'hui, il est une bizarrerie infâme qui, non seulement, agresse les esgourdes artistiques, mais également est un contresens.
Ce tic de langage qui m'horripile, et pas seulement la face, est l'emploi exaspérant du mot surréaliste. Consommé à toutes les sauces, usé jusqu'à la corde, voué au pinacle de la bassesse neuronale par d'ineptes béotiens, plus vaporeux que journalistes.
Ce joli mot, surréaliste, évoque un mouvement artistique qu'André Breton, cité plus haut, définit dans le premier Manifeste du Surréalisme comme « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d'exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Une union baudelerienne du réel et l'imaginaire. Un beau mariage surnaturaliste par excellence.
Or, de nos jours, dans les milieux des échotiers peu nuancés, l'emploi du mot surréaliste désigne très souvent une situation saugrenue, insolite, voire même abracadabrantesque. Et hop ! Une claquasse à Rimbaud !
Je rappelle à ces ignares et pro-fanés du bulbe que le surréalisme n'est pas une chose légère, un paravent lexical inopiné pour qualifier tel ou tel évènement insondable ou amphigourique. Que nenni mes nains ! C'est un mot noble.
De cette noblesse subversive qui faisait dire en 1925 : " Nous n'acceptons pas les lois de l'Économie ou de l'Échange, nous n'acceptons pas l'esclavage du Travail, et dans un domaine encore plus large nous nous déclarons en insurrection contre l'Histoire. "
Soupault, Aragon, Péret, Artaud, Eluard et Ernst, entre autres.
Nom de Zeus !

Publié dans Chroniques

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