L'almanachronique du 20 mars
Hello les blogos ! Allez zou la blogose zou !
De l'importance de l'esprit de curiosité les jours de pluie. Les giboulées déboulent, l'ondée ondule et l'orage enrage. Le ciel est noir, un vent dément se meut gaiement dans l'intervalle des branches des arbres qui ne sont plus que des jouets fragiles entre son souffle exultant et parfois capricieux. Le moineau, trop léger, se love sous les auspices d'une fourche d'un chêne servant, le perdreau se terre, le corbeau en profite pour paraître un goéland habile au vent océanique, le papillon se tapit et la rat's'casse ! Tous se calfeutrent, se claustrent, se cloîtrent et se claquemurent. L'homme en fait de même. Peu courageux, il se méfie des fureurs et des sautes d'humeur de dame Nature. Il se sent négligeable, bas sur pattes, piètre être insignifiant et vulnérable. Malgré sa première place qu'il s'est octroyé dans l'échelle des êtres vivants, il se sent humble et pareil au mulot terrorisé. Alors il s'enferme et se protège en oubliant le sans toit qui ne trouve plus refuge dans les églises et les chapelles closes d'antan. Elles aussi se préservent des malfaiteurs et des vents fous. Désormais entre ses quatre murs, l'homme s'occupe, se distrait comme il peut, s'attèle à diverses besognes et s'emploie à trouver un passe-temps. Il peut enfin faire jouer son merveilleux esprit et travailler au corps sa curiosité naturelle.
Jadis, il tricotait et reprisait ses chaussetttes, encaustiquait un meuble, glissait des sachets de lavande dans ses couvertures d'hiver et les remisait dans un sac de jute. Il passait de longues heures dans son atelier pour coller un cadre et une tasse déansée, rempotait les géraniums et classait se photos de vacances. Aujourd'hui, il surfe sur internet, consulte son blog favori ( !!!!!), feuillette scrupuleusement son manuel d'utilisation du dernier dvd-enregistreur-mp3, change les piles de sa télécommande et fait la chasse à tous les appareils qui sont restés en veille au quatre coins de sa vaste maison. Puis il s'en remet aux classiques des distractions immatérielles et jouissives. Il lit le dernier recueil du New Scientist " Pourquoi les manchots n'ont pas froid aux pieds ?", il écoute Daniel Mermet dès 15hOO, s'apprête à revoir Elisabeth Bourgine dans "Cours privé", triture ses méninges sur la dernière définitition des mots croisés de Télérama, le quinze vertical en onze letttres : " Il doit néanmoins leur arriver d'hésiter entre la chèvre et le chou ".
La pluie l'apaise. Il n'est plus corps et redevient esprit. L'eau c'est la vie !