L'almanachronique du 19 avril
Hello les blogos ! Tchou Tchou Tchou la blogose !
Résumons-nous. Soyons utiles. Faisons le point. Dernières nouvelles de la nature.
Lors de la précédente chronique consacrée à cette grande dame, je disais combien la verdure entretenait gaiement sa réputation de fofolle printanière qui brandit dans les cieux son impertinent orgasme chlorophyllien ! Désormais fi des orgasmes, place aux délires orgasmiques éjaculatoires !!! Ce ne sont que feuilles dressées, persistantes et caduques; pétioles incandescents, épidermes évanescents et duvets soyeux !
Que de feuillaison touffue ! Que de queues et de tiges marbrées ! Et les chants voilés de tourterelles lointaines, où la tendresse des sens étreint l'effroi de l'âme en des accords harmonieusement dissonants dans l'ivresse de la chaleur enfin retrouvée !
Les voilà ces feuilles solitaires, géminées, éparses, amplexicaules, cornées, verticillées, chevauchantes, conniventes et fasciculées ! Les voici ces petites pousses verdoyantes, charnues, sagittées, palmatinervées, hastées, auriculées et vaginantes !
Le souvenir avec le crépuscule rougeoie et tremble désormais à l'ardent horizon. Les hauts arbres vont et viennent au vent mourrant, mystérieux. Des parfums lourds et chauds s'éveillent - Chêne, accacia, cerisier et lilas - noyant mes sens, mon âme et ma raison mêle, dans une immense pâmoison, le souvenir avec le crépuscule.
Je m'endors dans les bras rimés de Verlaine.
Un soir mystique...